S'exprimer c'est annuler la dualité.
Lorsque je ne suis pas d'accord, il faut que je le fasse savoir. Je peux même couper la parole tellement ce que dit l'autre me semble faux (de mon point de vue), et en parlant plus fort, plus longtemps, j'exprime ce qui est pour moi la vérité, brisant ainsi toute opposition et me maintenant dans un état de pouvoir qui me renforce.
C'est un peu ce que l'on voit dans les débats politiques.
A l'extrême l'état de guerre est l'aboutissement de ce qui vient d'être dit. Je ne supporte pas la contradiction au point que je vais tout faire pour tuer l'opposant.
J'adore la musique forte car je me mets à crier et à danser (remuer) ce qui me permet d'évacuer un trop plein d'énergie, ou d'oublier mes soucis que je ne veux surtout pas voir.
Quand je fais de la musique, quand je peins, quand j'écris, je canalise une énergie qui me dépasse et je me sens en paix en la laissant sortir.
Quand je fais l'amour, j'évacue l'énergie sexuelle qui me déborde...
Quand je mange du chocolat, une glace, un gâteau, je dévore ce qui me sépare du plaisir d'engloutir.
Tous ces exemples montrent bien, qu'à un niveau ou un autre, le fait d'évacuer une pulsion permet d'obtenir une satisfaction momentanée où l'être désirant n'est plus. Même si la personne n'est pas consciente de ce qui se passe en elle, même si cela dure très peu de temps, il y a une absence d'autre, en tant qu'impossible à accepter tel que c'est, qui donne une certaine détente.
On peut dire que toutes les compensations : fumer, boire, le sexe, la bouffe en excés, le surtravail, trop parler, s'enivrer de télé, acheter de façon compulsive, etc... sont des moyens momentanés d'annuler un mal être.
Finalement tout le monde recherche à sa façon la non dualité, qui n'est bien sur pas de cet ordre.
On n'est pas obligé de tuer tout ce qui nous dérange. Mais il est essentiel de s'exprimer, ou d'exprimer, c'est une façon créatrice et libératoire de viser l'apaisement, le tranquille.
La paix n'est évidemment pas de l'ordre de la satisfaction permanente de ses pulsions ou désirs. C'est autre chose. Mais on ne peut pas contraindre en permanence l'inexprimé, cela amène à la frustration. Et une attitude morale n'est rien de pire dans ce cas...
3 commentaires:
C'est vrai yannick, il n'est pas bon d'accumuler les frustrations, mais le sage qui vit l'Un ne désire rien ni dans un sens ni dans l'autre, il accepte donc la vie comme elle vient avec de la compassion pour son prochain.
Quand tu dis "c'est vrai" et que tu dis "mais", tu ne parles pas des mêmes personnes. Il est bien évident que je ne fais pas référence à ceux qui vivent la sagesse.
merci yannick pour vos ots qui sont d belle invitation au beau voyage d'une voie de lumière et d'amour
à bientôt
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