C'est toujours étonnant de découvrir la vie de quelqu'un ou une parcelle de vie.
Il y a l'apparence, et ce que chacun porte en lui de joie mais aussi de souffrance.
On s'imagine connaître certaines personnes en les renfermant dans un ou deux aspects que l'on connaît d'elles, mais finalement que sait-on? Pas grand chose.
Il y a des souffrances cachées, des peurs inexprimées.
Certains en parlent à un moment, avec pudeur, ou pour témoigner à leur façon.
On se souvient de la fin de Bernard Giraudeau, "par arrêt de l'arbitre" comme dirait Brel, avec son témoignage magnifique sur le recul qu'il avait pris face au cancer grâce à la découverte de la méditation.
David Servan Schreiber, après une vie de réussite et de reconnaissance, meurt finalement alors même qu'il témoigne d'une guérison vécue dans un premier temps.
Christiane Singer, raconte superbement ces derniers mois, emportée inéluctablement par un cancer, en témoignant de son amour de la vie.
Yvan Amar a vécu depuis assez jeune avec une insuffisance respiratoire qui aura raison de lui. Mais il aura par contre témoigné avec son coeur et son regard lumineux d'un état au delà de la souffrance.
Guy Corneau, a eu aussi des problèmes de santé, tout en ayant une vie riche en écriture et en reconnaissance. Non seulement il devra affronter un cancer, mais la maladie de sa propre compagne qui elle va en mourir, alors que lui va s'en sortir. Quelle épreuve!
Christian Bobin témoigne dans son livre : "La plus que vive" de son amour pour une femme extraordinaire emportée à 44 ans.
Récemment j'entendais un reportage sur Michel Onfray, philosophe et infatigable écrivain, dire qu'il serait prêt à offrir d'arrêter d'écrire ou de produire s'il lui était possible en échange d'arrêter le cancer de sa compagne.
Mais la vie ne se monnaye pas, il faut traverser ce qu'elle propose. Chacun sa traversée. Seul. Même avec du soutien, mais seul avant tout.
Il y a beaucoup de personnes, connues ou pas, qui doivent affronter des grandes souffrances. Bien sur chacun est unique dans son vécu de sa propre souffrance.
Pas besoin d'évoquer une maladie grave, ou la mort d'un proche, ce peut être une peur non élucidée qui va transformer une partie de sa vie en souffrance, en tension, en non accomplissement de soi même.
Quoiqu'il arrive, il faut aller voir, plonger, et dépasser si possible ce qui peut sembler comme une impasse.
Quand on découvre quelqu'un, c'est un univers unique qui apparaît, mais rempli de roses et d'épines, car la vie est ainsi faite.
4 commentaires:
Ton article est tout à fait pertinent Yannick. Ce que l'on observe souvent à l'approche de la mort, c'est cette faculté créatrice démultipliée par les êtres qui y sont confrontés.
âmicalement Oliver
une peur non élucidée qui va transformer une partie de sa vie en souffrance, en tension, en non accomplissement de soi même.
je pense qu'en creusant pour élucider les zones d'ombres s'effectue en parallèle le chemin de l'accomplissement de soi , l'un semble aller de paires avec l'autre.
cordialement
françoise
Bonjour Yannick ,
Ce que tu décris ne se nomme pas obligatoirement " la part cachée "...
elle ne se partage pas forcément avec tous , car cela ne serait pas juste ...
Les "épines" peuvent se partager avec des personnes de confiance et ce serait peut-être ne pas se respecter que d'en parler trop , de montrer tout , à tout le monde ...
Pour ma part , je respecte profondément cela et je l'encourage avec les Personnes que j'accompagne...
Oui Marie Surya, j'entends bien ce que tu dis. Le mot: partie cachée, n'est peut être pas approprié, mais je suis toujours étonné de découvrir ce qui justement n'est pas dit en général - ce qui est normal - et la gravité, le poids, de ce que cela peut représenter. N'étant pas thérapeute... Tout ce poids de souffrances aussi...
Merci de vos commentaires.
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