Il y a un certain nombre de paramètres qui rentrent en jeu : la distance parcourue, le nombre de passagers, l'ancienneté et le type du véhicule, etc...
J'ai trouvé ces chiffres dans un article de Clément Fournier datant de novembre 2017, venant de l'Agence Européenne de l'Environnement.
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14 g de CO2/passager/km pour le train
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42 g de CO2/passager/km pour une petite
voiture
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55 g de CO2/passager/km pour une voiture
moyenne
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68 g de CO2/passager/km pour un bus
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72 g de CO2/passager/km pour un deux roues
motorisé
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285 g de CO2/passager/km pour un avion
Par exemple, on se rend compte
que le chiffre de 55 g de CO2/passager/km pour une voiture moyenne prend
l’hypothèse que la voiture est occupée par 4 personnes, et que le chiffre de
285 g de CO2/passager/km pour l’avion prend comme taux d’occupation 88
personnes. Ces hypothèses sont-elles réalistes ? Pas vraiment. En réalité, le
taux d’occupation moyen d’une voiture en France est de 1.1 personnes par
véhicule pour les trajets courts (qui représentent la majorité des trajets
quotidiens), 2.2 personnes pour les trajets longs. Quant aux avions, si l’on se
réfère aux statistiques d’Air France par exemple, on constate un taux d’occupation moyen
de 85.7%. Sachant que le plus petit avion d’Air France (pour les longs et
moyens courriers) peut héberger 131 passagers, à un taux d’occupation de 85.7%
cela donne 111 passagers par petit avion pour la moyenne basse (et non pas 88).
On obtient alors des chiffres totalement différents : 225 g de CO2
pour un petit avion rempli avec 111 passagers, et 220 g de CO2 pour une voiture
occupée par 1 passager (110 g pour 2 passagers par voiture). A cela il faut
rajouter que cette moyenne d’émissions recouvre une diversité d’avions
importante : de très gros avions pour les longs courriers, ou de plus petits
avions pour les vols régionaux. Or plus un avion est gros et lourd, plus il
consomme de carburant et donc plus il émet de CO2, mais plus il transporte de
passagers, ce qui peut faire baisser ses émissions de CO2 par passager et par
km.
En résumé, les chiffres de l’AEE estiment que l’avion est le
mode de transport le plus polluant, mais en se basant sur des hypothèses peu
réalistes quant à l’utilisation des véhicules. Dans des conditions plus proches
de la réalité, on voit que l’avion émet en réalité environ autant de CO2 par km
et par passager qu’une voiture. D’ailleurs, lorsqu’on regarde les chiffres de
consommation de carburant de avions et des voitures, on s’aperçoit qu’ils sont
en général assez proches. Ainsi, un A320 neo de 150 places, utilisé pour les
vols régionaux (autour de 1000 km, soit environ la distance d’un vol Lille
Marseille), consomme environ 2.25 l de carburant par 100 km et par passager. Un
A220 de 135 places utilisé pour des vols de moins de 2000 km consommera environ
1.8 L de carburant par 100 km et par passager. Et un long courrier sera autour
de 2.4 (A330) jusqu’à 3.5 (A380) litres par 100 km et par passager. En
comparaison, les voitures circulant en France en 2017 émettaient en moyenne 6 L
aux 100 km, 4.16 pour les voitures neuves. On voit bien que la différence n’est
pas énorme, et que dans certains cas, la voiture peut même consommer plus que
l’avion (lorsqu’on est seul au volant par exemple).
En plus de ça, il faut considérer
d’autres facteurs indirects. Les embouteillages par exemple : une voiture
coincée dans un embouteillage émet 2.5 fois plus de CO2 qu’en conditions normales. Une voiture avec la climatisation
allumée émet 7 à 20% de CO2 en plus. Lorsque l’on part en vacances en voiture,
on peut donc facilement se retrouver, même à 3 par voiture, avec une empreinte
carbone plus importante que si l’on avait pris l’avion. Et il faudrait encore
considérer les autres types d’émissions, comme les particules fines,
qui sont beaucoup plus élevées pour le transport routier.
Au final, on peut considérer que le trajet en avion est
souvent préférable en termes environnementaux au trajet en voiture pour les
longs voyages. Toutes choses égales par ailleurs, choisir l’avion augmente le
taux d’occupation des avions (qui auraient de toute façon fait le trajet, que
vous soyez ou non dedans), réduit la congestion sur les routes (et donc les
embouteillages) et cela permet donc d’optimiser le système de transport
globalement. La plupart du temps, dès l’instant où vous transportez moins de 3
ou 4 personnes dans votre voiture, vous émettrez moins de CO2 en choisissant
l’avion. Et plus la distance est longue, plus ce raisonnement est vrai. En
effet, les émissions de CO2 d’un avion étant généralement plus importantes
pendant la phase de décollage et d’atterrissage, plus le vol est long, moins
les émissions sont élevées proportionnellement.
On voit en tout cas que la voiture reste un véhicule plutôt nocif pour l'environnement, que prendre l'avion pour un oui, pour un non, n'est pas une attitude exemplaire, surtout si le train peut le remplacer. Enfin reste le coût du trajet, ce qui change encore la donne. Les billets de train sont chers si on ne les prend pas à l'avance.
3 commentaires:
Salut Yannick,
Pour mes déplacements,j’utilise la voiturette et 1 fois par an l’avion dont un long courrier tous les 2 ans.4 fois par an pour le train.
Merci pour cet éclairage qui approfondit le sujet.
Vivement l'aéroport de HTV...
Ou l'héliport, ça prend moins de place!
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