Nous sommes en train de vivre un moment vraiment, vraiment, particulier. Au niveau extérieur comme au niveau intérieur!
La course du monde moderne freinée par un "simple" virus. Ce monde devenu fou, quelque part, au bord d'une crise sans précédent, la situation environnementale étant la plus visible et admise de nos jours, mais tout est devenu grave, tendu, à risques, et surtout sans véritable contrôle. Un monde qui crée de la pauvreté, ou plutôt de l'inégalité flagrante, car nous sommes aussi de plus en plus riches -que ceux qui se plaignent aillent vivre quelque temps dans une région vraiment sous développée - un monde matérialiste où la plupart ne vivent que pour avoir plus, un monde où l'avenir est de plus en plus incertain, insécure... En s'habituant au confort, on s'est habitué à la sécurité, et donc à une forme de certitude que cela va durer. Ce qui est très rassurant pour qui en profite.
Mais la vie est changement, cycle, c'est à dire naissance, croissance et mort. Cette loi vaut à toutes les échelles, et pour tous les phénomènes.
On entend de plus en plus dire qu'il faut aller vers une décroissance, réduire les gaz à effet de serre, bref polluer moins, sauf qu'on ne fait pas grand chose, hormis les initiatives individuelles (de plus en plus nombreuses certes), la vérité étant que c'est beaucoup trop complexe à mettre en oeuvre et qu'aucun gouvernement ne souhaite arrêter la machine.
Et puis voilà que l'inattendu se produit, un virus arrive (les raisons de son apparition ne sont pas forcément claires, mais c'est encore une autre histoire), et dans notre monde où nous sommes plus que jamais interdépendants, tout commence à se gripper (sans mauvais jeu de mots).
La Chine qui tousse, cette usine du monde moderne, et c'est le monde entier qui en subit les conséquences. On n'imagine pas notre dépendance, j'ai ainsi appris que les agents actifs des médicaments étaient fabriqués là-bas, c'est invraisemblable. C'est un peu comme le fameux "jean", pantalon le plus porté dans le monde, mais aussi le plus consommateur d'énergie de par sa fabrication (11 000 l d'eau) et des milliers de km (65 000) à travers les différents pays avant d'arriver en magasin.
Avion, cargo, porte container, camion, autant de moyens de transport en constante augmentation depuis des décennies. Autant de pollution dans les airs qui s'ajoutent à celle des usines.
Aujourd'hui où de nombreux pays sont engagés dans un confinement jamais vu, où les frontières se ferment les unes après les autres, il parait que déjà l'air est plus pur, moins pollué... En voilà un virus qui fait de l'écologie radicale. Moins de voitures, c'est aussi moins de bruit. Ce matin je n'ai quasiment pas entendu de voitures passer dans la rue! Cette absence de mouvement, d'agitation, crée une ambiance beaucoup plus calme qui ne peut que nous faire du bien. Je le ressens ainsi.
Les médias continuent leur course à l'information, allant parfois vers la gravité du réel, admettant par moment que l'on ne sait rien de l'évolution de la pandémie, eux les spécialistes du dire à l'avance des choses sur lesquelles on ne peut parler avec certitude.
Alors entendre dire que nous sommes dans l'inconnu, dans l'incertitude pour deux, trois, six mois, j'aime bien. Bien sûr la plupart des gens espèrent que tout va redevenir comme avant, une fois que tout cela sera passé, sauf que à l'échelle où ça se passe, on n'en sait rien.
Le besoin d'être rassuré est humain, mais pour grandir en conscience il faut dépasser ses peurs, la principale, ou la seule en vérité, étant la peur de mourir. Sujet encore tabou, tant qu'on ne saura pas s'arrêter...
Cette épidémie, comme le disent d'autres sur le net ou dans les émissions sérieuses, est une fantastique opportunité pour s'arrêter, lire, écouter, regarder, prendre du recul, faire un peu plus silence.
Que ce mot d'ordre de "Rester chez soi", soit aussi compris par un chez soi intériorisé, la maison la plus intime qui est la maison du Pére comme disait un certain Jésus.
Que la paix nous accompagne.
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