Longer le bord de mer

 Ayant vécu en Bretagne lors de mon secondaire, j'avais eu l'occasion de la parcourir en famille, puis par moi même, puis en bateau. Il y a deux Bretagnes en fait, je parle des côtes, du bord de mer, la Bretagne sud et la Bretagne nord.  Je m'étais dit que j'en ferais le tour par le chemin des douaniers, le GR 34. Mais ce n'est plus possible pour mon corps. Reste la voiture. 

Mille kilomètres à faire pour rejoindre le Finistère, en particulier la côte nord que je ne connaissais pas. Je peux dormir dans la voiture, j'ai des réserves d'eau, le camping gaz, de quoi manger, bref l'autonomie. L'avantage d'une voiture sur un camping car, c'est qu'elle peut aller quasiment partout en toute discrétion, je change d'endroit facilement si je ne le sens pas ou si quelqu'un vient s'installer trop près. Muni d'une carte papier, je n'avais plus qu'à suivre la côte, autant que possible. Je rejoignais Concarneau, puis Brest, pour voir quelques vieux gréements, puis direction la pointe Saint Mathieu. 

J'allais passer une douzaine de jours merveilleux, nourrissant mes yeux de paysages sauvages et assez désertiques, à mon grand étonnement, naviguant à l'intuition, ce qui me fit découvrir des lieux que je n'aurais pas imaginé.

J'avais en tête quelques endroits que je voulais absolument découvrir, sinon longer la mer... Mon guide était sentir, oser me perdre, pas de montre, pas d'itinéraire tracé, me trouver un site de contemplation du coucher du soleil. Un programme minimaliste, une ouverture totale à tout imprévu, la liberté qu'offre le fait d'être seul, des possibles inimaginables. Des vacances en quelque sorte...