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samedi 10 janvier 2009

Small is beautiful


Dans les années 70, alors que le monde était en pleine expansion économique, un certain nombre de spécialistes ou chercheurs dans divers domaines commencèrent à émettre des idées nouvelles. On venait de passer 68, époque à partir de laquelle se développa une conscience écologique, ainsi qu'un mouvement de retour à la terre.
En 1973 (au moment de la première crise économique), Schumacher (un économiste anglais) sortit un livre intitulé : "Small is beautiful" phrase reprise de son professeur Leopold Kohr, économiste et anarchiste philosophe (comme il se définissait).

Kohr avait écrit un livre : "The Breakdown of Nations" en 57, où il disait que tous les problèmes de la misère sociale venaient du toujours plus (bigness), le fait de grossir. Quand quelque chose va mal, c'est que quelque chose est trop gros.

Schumacher développa donc cette philosophie dans son livre, celle du assez me suffit (enoughness), appréciant à la fois les besoins humains et l'usage d'une technologie limitée et appropriée. Il proposa l'idée d'une économie de village, qu'il énonça ensuite en termes d'économie bouddhiste. Il s'opposait aux "penseurs"de l'économie conventionnelle qui prônaient le "growth is good" et "bigger is better".
Il parle d'économie bouddhiste parce que leur vision de l'essence d'une civilisation n'est pas dans la multiplication des désirs mais dans la purification du caractère humain.
"Le but devrait être d'obtenir le maximum de bien être avec le minimum de consommation...
Toujours plus de grandes machines, entrainant toujours plus de concentration énorme de pouvoir économique, et exerçant toujours plus de violence contre l'environnement, ne représente pas un progrès : c'est un déni de sagesse. La sagesse demande une nouvelle orientation de la science et de la technologie vers l'organique, le gentil, le non violent, l'élégant et le beau....
Les systèmes ne sont ni plus ni moins que l'incarnation des attitudes les plus basiques de l'humain...
L'éducation peut nous aider seulement si elle produit des "hommes grands, complets" (whole men). L'homme complet est celui qui est en relation avec le (son) centre."
Tout est dit, non? Pierre Rabbhi ne fait que reprendre ce thème, il me semble, et cela n'est que de plus grande actualité aujourd'hui.

A suivre.

4 commentaires:

philippe a dit…

Il manque quelque chose pour que l'humain puisse vraiment voir ce qu'il occasionne autour de lui et en lui.Un déclic?

Anonyme a dit…

C'est drôle, qu'il manque un déclic, comme tu le dis, Philippe, quand on pourrait juste reconnaître que "ça se sent" !! Ca se sent !
Tout de même, qui peu nier que "ça se sent", que c'est tellement évident... ???!
Mais tellement occupé à désirer - et désirer : le mot est faible ! - vouloir, de façon compulsive, avide, l'être humain dans nos sociétés veut plus, plus, et plus gros, plus cher, plus performant ! Sait qu'on ne sait pas, pour les téléphones portables et leur incidence sur la santé, mais laisse son enfant de 2 ans jouer avec le portable du matin au soir. Qui peut nier ?!
C'est comme se trouver, pour traverser un passage piéton par exemple, devant le capot d'un 4x4 - un véritable tank. Qui peut nier qu'il y a là une sensation de malaise, et ce qui se cache comme besoin de pouvoir, derrière ce type d'acquisition ? Qui peut ne sent pas que ça dérape ?
Mais excusez-moi, je m'emballe !

Stéphane a dit…

Schumacher a créé l'éco-centre du Périgord depuis, il me semble

Anonyme a dit…

Tu te trompes Stéphane, C'est Mickmaker qui a crée l'écocentre...