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samedi 18 septembre 2010

De la mer aux déchets

La Corse depuis Nice

Ce matin, après le petit déjeuner, je découvre la forme d'une île à l'horizon.
Rien de net, juste des contours flous, comme un nuage diaphane flottant au raz des flots. La carte indique 25 milles soit 45 km.
On devine les hauteurs d'Ibiza à 45 km...
Par très beau temps et fort vent de terre, c'est peut être beaucoup plus. Cela me fait penser à cette photo prise depuis les hauteurs de Nice sur laquelle on aperçoit la Corse alors qu'il y a plus de 100 milles, soit 180 km.

D'abord nuage, puis relief de grisailles, elle va devenir progressivement une île où les couleurs vont naître, du fait de la lente approche, comme un tableau qui naît sous les doigts de l'artiste.
Des montagnes avec des zônes d'ombre et de lumière, puis les rochers escarpés avant que petit à petit la végétation n'apparaisse, rare du fait de l'escarpement.
L'île s'aggrandit et remplit l'horizon, comme une main qui se rapproche du visage et finit par lui bloquer la vue.
Les nuages, absents du ciel jusque là, sont venus se nicher au dessus de l'îlot montagneux.
Tout n'est qu'interconnection silencieuse entre le sec et l'humide, le plein et le vide, l'espace et l'infini, entre le ciel et la mer, entre le ciel et la terre.
Quand l'homme interfère, souvent le déséquilibre nait. Les lois immuables de la nature se précipitent dans des effets dont elles ignorent les causes.

Au moment précis où j'écris cela, nous croisons un morceau de plastique.
Par moments il ne se passait pas une minute sans que nous croisions un déchet de plastique, poche, débris, bouteille... tout notre quotidien enveloppant dont une part infime en proportion, mais gigantesque en réalité, devient objet flottant pour le malheur des animaux marins et aériens, et fait honte aux êtres sensibles.
On pourrait juste polluer mais en utilisant systématiquement les poubelles et le recyclage. Cela semble trop difficile pour beaucoup d'entre nous.
Jeter c'est nier l'autre, c'est d'un égoisme forcené.

Nous ne pouvons que mériter les désagréments actuels, que je trouve encore bien gentils.
Les leçons s'apprennent à coups de gifles, je veux dire par retour de bâton, sous une forme ou une autre. Plastique et béton ont bouleversé la face de la terre comme une balafre tragique, mortelle.

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