Il y a des histoires comme un conte de Noël...
Ainsi cet écrivain américain méconnu, Philip Van Doren Stern, qui est né en 1900 dans une famille pauvre. Il travailla dans une maison d'édition et devint écrivain historien de la guerre civile. Son oeuvre la plus connue est une petite nouvelle. Inspiré par un rêve, Stern publia le texte appelé "The greatest gift" (Le plus grand cadeau). Il y travaillait depuis 1938, mais incapable de trouver un éditeur, il décida d'envoyer 200 exemplaires destinés à ses amis comme cartes de Noël en décembre 1943. Cette nouvelle arriva chez RKO, la plus ancienne société de production de cinéma, qui finit par acheter les droits pour le cinéma. N'arrivant pas à trouver une adaptation satisfaisante, ces droits furent revendus à Frank Capra qui en tira le film "La vie est belle" (It's a wonderful life).
L'histoire expose la rencontre d'un mystérieux étranger qui apparaît à un homme suicidaire prêt à se jeter du haut d'un pont le soir du réveillon de Noël. La nouvelle finit par être éditée un an plus tard.
Le film "La vie est belle" passait hier soir sur Arte. J'en avais entendu parler dans un ashram il y a quelques années, à propos du rôle que la vie nous propose de jouer, et de l'importance de n'y pas manquer. J'en ai vraiment compris le sens hier soir.
Dans la petite ville de Bedford Falls, la veille de Noël1945, George Bailey est sur le point de se suicider. Comme ses proches et ses amis prient pour lui, au paradis l'apprenti-ange Clarence est chargé de venir à son aide, ce qui lui vaudrait de gagner ses ailes. Un long flashback montre à Clarence la vie de George Bailey.
A l'âge de douze ans, George sauve son jeune frère Harry de la noyade mais il y perd l'usage d'une oreille. Plus tard, employé garçon de courses chez le pharmacien M. Gower, il l'empêche d'empoisonner par erreur un enfant malade. Devenu adulte, George se sacrifie encore et encore pour autrui : il laisse son frère aller à l'université à sa place ; il renonce à ses rêves de voyage et à une carrière d'architecte pour reprendre la mutuelle de crédit immobilier de son père décédé, ce qui permet à des personnes aux revenus modestes de devenir propriétaires. Après leur mariage, George et son épouse Mary sacrifient leur lune de miel pour renflouer, avec leurs économies, la société menacée de banqueroute par une une panique bancaire. Le couple s'installe dans une vieille maison délabrée et a quatre enfants. Au fil des années, George repousse les avances d'un homme d'affaires sans scrupules, M. Potter, qui préférerait que les habitants de la ville restent locataires de ses taudis. La veille de Noël 1945, alors que l'on attend le retour de Harry de la guerre, l'oncle Billy égare les 8 000 dollars qu'il portait à la banque. M. Potter trouve l'argent et l'empoche malhonnêtement, allant jusqu'à téléphoner à la police et accuser les Bailey de vol. Risquant la faillite et la prison, George sombre dans le désespoir. Il se saoule et se défoule de sa frustration sur sa famille, puis envisage de se jeter dans la rivière, ce qui conclut le flashback.
Apparaissant soudainement, Clarence se jette lui-même dans la rivière pour détourner George de son projet en l'amenant à le sauver. George se confie alors à Clarence : il aurait mieux valu qu'il ne soit jamais né. Clarence lui prouve le contraire au moyen d'un « miracle » de choc : il le projette dans un monde où il n'aurait pas existé.
Je ne vous raconte pas la suite, car je vous conseille de voir ce film bien plus profond qu'il n'y paraît. Un moment de désespoir, où la vie semble trop difficile à surmonter, peut nous faire préférer la mort afin d'éviter le réel du moment. Qui n'a pas eu ces pensées noires? L'histoire nous entraîne dans une vie qui serait celle où nous n'aurions pas existé. Tout a changé, personne ne reconnaît George, qui finit par supplier l'ange de lui rendre sa vie d'avant, malgré ses difficultés du moment. C'est alors que les miracles se produisent. La vie a un plan que nous ne connaissons pas, ou que nous avons totalement oublié. Ce beau conte inspiré à un homme dont le nom, Stern, signifie Etoile, reconnu dans des circonstances tout à fait improbables, nous fait comprendre comment tout part du coeur. La vie fait le reste.
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