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mercredi 2 novembre 2011

Du lourd et du léger

Je ne sais plus si c'est Ramdas ou Ramana qui compare l'homme à un voyageur dans le train qui garde son sac à dos ou ses bagages sur lui. Au lieu de les poser, il les porte continuellement....
C'est ce que l'on fait. On porte ses problèmes, ceux des autres, avec nous, et on y tient même. On se fait du souci pour telle ou telle chose, parce que l'on voudrait que tout se passe à notre idée, selon notre compréhension du monde, de la vie. C'est fatigant, non? On se lève le matin et on endosse tout. Le sac n'est jamais trop petit. Mais il est toujours trop lourd!

La solution est pourtant simple : gérer le mieux possible ce qui est à notre niveau, et laisser la vie s'occuper du reste. Pourquoi vouloir s'occuper de tout ce qui ne dépend pas de nous? Sans doute par fuite de s'occuper de soi même. Du coup on porte le monde non idéal et notre propre incapacité...
Lorsque l'on s'aperçoit que ce n'est pas possible, on se tourne vers soi. Plutôt que de s'alourdir un peu plus chaque jour, on apprend le délestage. C'est comme les mongolfières, dont on jette les sacs de sable pour monter plus haut.
Voir ses comportements, améliorer ce qui est possible, et s'alléger du reste. Qu'est-ce qui entrave ma liberté d'être? Quelles sont mes dépendances nécessaires, et quelles sont celles dont je suis tributaire mais qui ne sont que des entraves?

C'est toujours une histoire de voir. Voir clair. Voir sans jugement. Ne pas juger, c'est être neutre. C'est être d'accord finalement. Ma propre expérience me fait dire que pour être d'accord, il ne faut pas saisir, il ne faut pas s'emparer de. Pour être libre, moins dépendant, il faut laisser les choses de la vie indépendantes, laisser les autres libres d'être tels qu'ils sont, y compris soi même. Et donc apprendre à se laisser libre de juger. Si on le voit, c'est gagné. Le fait de voir vraiment déclenche un mécanisme neuf qui ne dépend pas de notre volonté. Le véritable changement vient de là.
C'est comme pleurer, cela soulage, on est plus léger après. On a tous connu ça, enfin pour ceux qui se laissent pleurer. La vérité allège. C'est le propre du chemin : se débarrasser du lourd en dénonçant le faux.
En s'allégeant soi même, on peut porter les autres, mais sans que cela ne pèse en rien en vérité, car on ne prend plus rien. Voir en quelque sorte, c'est apprendre à ne plus prendre...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour yannick,
En association avec tes mots ,
je repense ...à Yvan ...
encore et toujours !, quand il dit :
" ne plus aider l'autre ,
mais le servir "...
aider étant pris sur ses propres forces ,
et servir étant situé dans l'axe de la force du Vivant qui fait son oeuvre ...
Belle journée à toi ...
ici ... sous la pluie !

yannick a dit…

Oui, tu as raison de citer Yvan, il a tout dit, et tellement bien.
Ca y est il pleut vraiment ici aussi.

Dominique a dit…

Oui, s'alléger. Mais avec parfois l'impression d'évacuer le lest à la petite cuiller...