Il faisait nuit. Une nuit noire. Je voyais juste au delà de l'avant du bateau. Le vent soufflait suffisamment pour donner l'impression de bien avancer. Il y avait une petite pluie, mais avec la vitesse c'était génant car je me la prenais dans la figure, et je devais fermer les yeux par moments.
Cette impression de "foncer" dans le noir sans rien voir quasiment me faisait presque peur si j'y pensais trop. On a besoin de voir devant, même la nuit. Je scrutais comme je pouvais au cas où il y aurait un bateau de pêche, un cargo... C'était impossible, je l'entendrais avant, je verrais ses feux... Je me rassurais.
A l'intérieur, tout le monde dormait. Les 7 autres membres de l'équipage se reposaient et moi je barrais. Quand on dort, on fait confiance à ceux qui barrent. Je sentais bien, là, en plein milieu de nuit, que toute la responsabilité reposait sur moi. Même si je n'étais pas détendu, je m'abandonnais finallement au fait qu'il ne pouvait en être autrement. Un bateau de 15 m entre mes mains filait bon train comme un aveugle en plein golfe de Gascogne. Je sentais le vent, la pluie, et je m'habituais doucement à ce rythme.
Quand les nuages se sont levés, quand le vent est retombé, je regrettais presque cette rapide chevauchée qui avait quelque chose d'excitant.
Je suis fou d'aimer ça!
3 commentaires:
Addiction à l'adrénaline ? ;-)
pas si fou.......
le fait d'etre contraint d'accepter notre peur au lieu de la combattre,nous permet de la traverser,et de nous en liberer peu à peu
Pourquoi fou ? ...
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