Suite à sa rencontre avec Eric, Philippe essayait de se demander quelle était sa question fondamentale. Il comprenait bien qu'il ne se sentait pas à l'aise du fait du sens qu'il tentait de trouver à sa propre vie. A quoi cela sert-il de vivre? C'est peut être la question finalement, se disait-il.
Il ne se sentait pas pétri de désirs, n'avait pas d'objectifs précis, rien qui le pousse ou le tire inéxorablement dans une direction, ce qui aurait alors donné un sens, fut-il ponctuel, à sa vie justement. Il enviait presque ceux qui se sentaient dans une occupation prenante, et ne se posait pas plus de question que ça.
Tout à ses pensées, il se retrouva devant la librairie où il avait acheté ce livre sur la méditation. Il aperçut alors une affiche annonçant une conférence dont le titre était : "A t-on la maîtrise de sa vie?" Cela l'interpela, tellement il avait le sentiment de ne rien maîtriser du tout. Il nota le jour et l'heure. C'était le lendemain.
"Ca alors, à un jour près je la manquais! Je ne serais pas allé voir Eric, je ne serais pas passé par ici. Est-ce un signe, une coincidence, le pur hasard?" Il ne s'était pas encore posé ce genre de question sur l'éventuel rapport entre ce que l'on a en tête et ce que l'on peut être amené à rencontrer. Il eut tout d'un coup l'intime conviction qu'il allait découvrir des réponses à ses questions. Il ne pouvait l'expliquer, mais il le ressentait dans la profondeur. Cela se transforma en excitation intérieure, et l'empêcha de dormir une partie de la nuit.
La conférence était en fin d'après midi. Il prit place. Une femme arriva et commença à parler.
"Je voudrais commencer en vous demandant comment vous avez eu connaissance de cette conférence. Mon but n'est pas de vous prouver quoique ce soit, mais de vous faire remarquer comment les choses arrivent par rapport à ce que vous êtes".
Comme c'est un peu dificile de faire parler d'emblée les uns et les autres, des papiers furent distribués afin que les gens répondent par écrit. Deux personnes aidèrent la conférencière à classer les réponses, et en quelques minutes, elle reprit la parole.
Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
Membres
jeudi 30 juin 2011
mardi 28 juin 2011
Fontaine et géométrie
La base de cette fontaine est un octogone. La fontaine est basée sur un carré avec des débordements en rond. Au sol deux carrés emboités qui forment une étoile à 8 branches. Tout simple, et beau.
lundi 27 juin 2011
Le courant
Le jeune homme regardait la rivière, assis à l'ombre d'un arbre. Il voyait le courant, cet espèce de flux insaisissable. Il avait parfois du mal à ne pas le suivre des yeux. Tout semblait stable sauf le cours de cette rivère. Le cours d'eau est un mot qui dit bien ce qu'il veut dire. D'ailleurs ne dit-on pas le cours de la vie? Ainsi la vie courre...
Pourtant je suis assis, se dit-il, à part le courant, je ne vois pas grand chose bouger.
C'est alors qu'un homme sur une barque s'approcha, et s'arrêta près de l'arbre.La conversation s'engagea.
- Vous regardez le paysage sous un arbre, vous êtes contemplatif?
- Oui, sans doute, en étant sans mouvement, je regarde ce qui bouge.
- Et alors, que voyez-vous bouger?
- L'eau de la rivière, le courant.
- Ce n'est pas la même chose.
- Que voulez-vous dire?
- L'eau est si fine, si souple, si conciliante, qu'elle suit tout ce qui l'accueille, qu'elle ne refuse pas une quelconque invitation qui lui est proposée. Sa grande force c'est de se laisser aller à son contenant.
Ce n'est pas l'eau qui crée le courant, mais son potentiel à s'abandonner à ce qui s'offre à elle. Qu'elle soit torrent, fleuve ou ruisseau, lac ou embouchure, l'eau reste toujours de l'eau.
- C'est vrai. C'est peut être pour cela que l'eau me fascine!
- Voulez-vous venir sur ma barque, je vais vous montrer quelque chose?
- Avec joie.
Et voilà nos deux hommes assis tranquillement sur cette barque en bois, poussée par le courant.
- Vous n'utilisez pas vos rames?
- Non, juste quand c'est nécessaire.
- Quel changement par rapport à tout à l'heure, mais je me sens tout aussi bien.
- Que voyez-vous?
- Le paysage défiler.
- Où est le mouvement maintenant?
- Il semble à l'extérieur, alors que je sais pertinemment que la terre ne bouge pas. C'est nous qui bougeons.
- Pas si sur puisque nous sommes sur la barque, et que je ne touche même pas aux rames.
- Oui, c'est vrai, c'est l'effet du courant.
- En effet, nous sommes immobiles, portés par une barque qui suit le courant. Si on observe bien, on a une impression de liberté, alors que l'on obéit aux lois du courant.
- Nous sommes immobiles et l'on a l'impression de mouvement.
- C'est ce paradoxe qu'il faut garder en tête : être immobile au milieu du mouvement.
dimanche 26 juin 2011
du simple au complexe
Motifs à l'Alhambra
Dans l'architecture arabe, mais pas seulement dans cet art, il existe une forme d'ornementation tout à fait typique à base de figures géométriques qui vont se répéter à l'infini, s'entremêler, former un tout dans lequel on se perd parfois. On appelle cela des arabesques. Certaines sont courbes, crées à partir d'une calligraphie représentant au final un oiseau ou des motifs floraux le plus souvent, d'autres une sorte de jeu géométrique.Voici quelques exemples à partir du carré, du 4. Ainsi deux carrés enlacés forment une croix à 8 branches. On peut aller à 12, à 16, etc... On peut redessiner d'autres carrés à l'intérieur, mettre un rond au milieu, faire une rosace, casser les angles, donner des épaisseurs différentes aux traits....
Ainsi une base simple va produire un ensemble complexe, et pourtant d'une grande finesse.
Il faut faire un véritable effort si on veut retrouver la démarche initiale, selon les motifs et la taille de l'oeuvre.
Le simple devient infini, et l'oeil se perd. N'est-ce pas le but?
Contempler tout en étant perdu, ou se sentir perdu dans la contemplation.
Si la représentation de Dieu (?) est interdite dans la tradition arabe, l'impression qui peut être ressentie face à l'art qui en est issu est sans doute proche des koans zen que de la sculpture représentative : déroutant pour le mental. Il n'y a momentanément plus de compréhension, mais une perception intuitive qui dépasse tout entendement.
vendredi 24 juin 2011
Même la beauté a une fin
A la fin de la visite de l'Alhambra, je ressentais que même la beauté s'arrête.
Au bout d'un moment, au vu du nombre de façades, portes, alcoves, jardins, bassins, fontaines,... rester dans l'appréciation est un défi. Comme une saturation de tant de finesse.
Et pourtant c'est bien la fin.
Ce qui va apparaître ensuite devant mes yeux sera d'un autre ordre, forcément.
Je vivais ce sentiment de fin, que même la beauté, qui ne peut durer, provoque un manque. Je ne l'avais jamais vécu aussi intensément. Peut être parce que j'étais seul, peut être parce que c'était court, une matinée de vacance volée...
On ne peut s'étonner ou découvrir en permanence.
Sauf dans le non regard, dans la présence à celui qui regarde. Quoiqu''il défile devant les yeux, il y a une non dépendance du fait d'être absorbé par la beauté et de s'oublier soi même. Dans la présence, il n'y a plus de fin à quoique ce soit.
Les photos restent un moyen d'emporter quelque chose, de saisir ce qui a apaisé notre soif, attisé notre envie.
En même temps revenir dans un tel lieu, près de 15 années plus tard, beaucoup plus présent, m'aide à m'en détacher.
Au bout d'un moment, au vu du nombre de façades, portes, alcoves, jardins, bassins, fontaines,... rester dans l'appréciation est un défi. Comme une saturation de tant de finesse.
Et pourtant c'est bien la fin.
Ce qui va apparaître ensuite devant mes yeux sera d'un autre ordre, forcément.
Je vivais ce sentiment de fin, que même la beauté, qui ne peut durer, provoque un manque. Je ne l'avais jamais vécu aussi intensément. Peut être parce que j'étais seul, peut être parce que c'était court, une matinée de vacance volée...
On ne peut s'étonner ou découvrir en permanence.
Sauf dans le non regard, dans la présence à celui qui regarde. Quoiqu''il défile devant les yeux, il y a une non dépendance du fait d'être absorbé par la beauté et de s'oublier soi même. Dans la présence, il n'y a plus de fin à quoique ce soit.
J'ai goûté goulument à cette beauté architecturale qui me fait voyager, et je n'ai jamais autant senti que j'étais venu, que je venais de voir, et que j'allais partir...
La beauté d'une rencontre, quelle qu'elle soit, peut être un piège qui nous fait perdre le contact avec soi même. C'est pourtant une nourriture dont on a besoin.Les photos restent un moyen d'emporter quelque chose, de saisir ce qui a apaisé notre soif, attisé notre envie.
En même temps revenir dans un tel lieu, près de 15 années plus tard, beaucoup plus présent, m'aide à m'en détacher.
Voilà, c'est ça, vivre les choses pour s'en détacher peu à peu, vraiment. Faire mourir le désir, qui lui a tendance à durer, si on ne fait pas quelque chose...
jeudi 23 juin 2011
Plus que 3 jours
Une personne de rencontre me disait qu'elle avait fait un séminaire sur la mort.
A un moment la question était : "Si vous n'aviez plus que 3 ans à vivre, que feriez-vous?" Les gens notaient alors sur un papier ce qu'ils envisageait de faire. Elle avait mis entre autres : refaire une pièce dans la maison.
Puis la question fut : "Si vous n'aviez plus que 3 jours à vivre, que feriez-vous?"
De moi même jaillit : enfant, famille... Elle me dit qu'elle avait pensé alors à ses enfants, à leur donner quelque chose qui viendrait vraiment de son coeur, et qui resterait après son départ. Ce qu'elle fit. Une fois rentrée du stage, elle confectionna une boite pour chacun de ses 3 enfants, avec à l'intérieur quelque chose d'unique et personnel. Depuis c'est rangé dans la maison, prêt à être donné au cas où....
Dire aux gens qui nous sont proches qu'on les aime.
Il n'est jamais trop tard.
A un moment la question était : "Si vous n'aviez plus que 3 ans à vivre, que feriez-vous?" Les gens notaient alors sur un papier ce qu'ils envisageait de faire. Elle avait mis entre autres : refaire une pièce dans la maison.
Puis la question fut : "Si vous n'aviez plus que 3 jours à vivre, que feriez-vous?"
De moi même jaillit : enfant, famille... Elle me dit qu'elle avait pensé alors à ses enfants, à leur donner quelque chose qui viendrait vraiment de son coeur, et qui resterait après son départ. Ce qu'elle fit. Une fois rentrée du stage, elle confectionna une boite pour chacun de ses 3 enfants, avec à l'intérieur quelque chose d'unique et personnel. Depuis c'est rangé dans la maison, prêt à être donné au cas où....
Dire aux gens qui nous sont proches qu'on les aime.
Il n'est jamais trop tard.
mercredi 22 juin 2011
L'Alhambra
Parmi les palais Nasrid, il y a le palais Comares construit par Yusuf I
Ici le patio de Arrayanes (Cour des Myrtles)
vu d'un côté, de l'autre et en transversal.
En traversant l'Espagne
Ce week end, j'étais à la rencontre internationale de Feng Shui de notre école qui se tenait dans le sud de l'Espagne. Plus de 1 200 km en voiture, ce qui me permettait de découvrir les paysages de ce pays du nord au sud. Burgos, Madrid, Grenade, Malaga... Une route à 4 voies quasiment tout du long, ce qui fait que l'on ne traverse pas de villages ou de villes, sinon celles que je viens de citer. Des paysages forts, avec des montagnes, des régions désertiques et arides, de l'espace. Quand il y a de l'espace, je me sens chez moi. Cet horizon permanent qui m'envoute...
J'avais entendu dire, il y a déjà pas mal d'années, que le désert remontait progressivement vers le nord, qu'un certain type de végétation reculait. Ce que j'ai vu, c'est la terre rouge, la pierraille, pas d'arbres, sauf les plantations d'oliviers. L'ombre est rare, l'herbe absente sur la majeure partie... C'est déjà le désert!
Madrid m'a semblé une ville gigantesque au milieu de nulle part. Mais comment font-ils? D'où vient l'eau? C'est vraiment la question que je me suis posé. D'où vient la nourriture, où sont les champs? Il semble n'y avoir que bitume et voitures, immeubles et tours...
A l'aller, nous étions deux, je n'ai pas vu de rivière. Je faisais remarquer que traverser un pays sans voir de rivière, c'est quand même quelque chose. Au retour, j'ai fait plus attention, étant seul et ne parlant pas, j'ai vu le Guadalquivir, rivière maigrichonne, qui semblait être en perdition dans ce désert en devenir.
Tout le monde a entendu parler de la Costa Brava, couverte de résidences estivales, dessinant une ligne verticale d'immeubles sur des dizaines de kilomètres. Sur la Costa del Sol, c'est la même chose. Entre Malaga et Marbella, c'est bétonné de partout, peint en blanc bien sur! Je viens de lire que 80 % des habitants vivent sur la côte.
Ce qui peut paraître le rêve ressemble à un enfer. Entassement avec vue sur autoroute, ou avenues, ou immeubles, au choix. Ce n'est plus vue sur mer, mais vur sur la façade stérile d'en face. Ce n'est plus un bord de mer, mais une véritable noyade au milieu d'un univers quasi carcéral.
Le soleil est bien là, la chaleur aussi, et le ciel bleu. Mais le bitume exacerbe le pire.
Les villages d'antan ont des rues étroites et pavées, où les terrasses et les fleurs donnent une ambiance charmante. Mais pour y arriver, il faut presque savoir que ça existe encore.
Il y a l'aridité naturelle, et celle que l'homme a créée. L'une est vivable, l'autre est un enfer. Je me dis que le soleil a détruit un pays en attirant ceux qui en manquent, ou en faisant croire qu'il était le paradis.
Avant de rentrer, j'avais prévu de m'arrêter à l'Alhambra, histoire de me retremper dans l'époque où les bâtisseurs avaient un vrai savoir faire, où créer avait encore un sens, où la beauté côtoyait le sublime...
J'avais entendu dire, il y a déjà pas mal d'années, que le désert remontait progressivement vers le nord, qu'un certain type de végétation reculait. Ce que j'ai vu, c'est la terre rouge, la pierraille, pas d'arbres, sauf les plantations d'oliviers. L'ombre est rare, l'herbe absente sur la majeure partie... C'est déjà le désert!
Madrid m'a semblé une ville gigantesque au milieu de nulle part. Mais comment font-ils? D'où vient l'eau? C'est vraiment la question que je me suis posé. D'où vient la nourriture, où sont les champs? Il semble n'y avoir que bitume et voitures, immeubles et tours...
A l'aller, nous étions deux, je n'ai pas vu de rivière. Je faisais remarquer que traverser un pays sans voir de rivière, c'est quand même quelque chose. Au retour, j'ai fait plus attention, étant seul et ne parlant pas, j'ai vu le Guadalquivir, rivière maigrichonne, qui semblait être en perdition dans ce désert en devenir.
Tout le monde a entendu parler de la Costa Brava, couverte de résidences estivales, dessinant une ligne verticale d'immeubles sur des dizaines de kilomètres. Sur la Costa del Sol, c'est la même chose. Entre Malaga et Marbella, c'est bétonné de partout, peint en blanc bien sur! Je viens de lire que 80 % des habitants vivent sur la côte.
Ce qui peut paraître le rêve ressemble à un enfer. Entassement avec vue sur autoroute, ou avenues, ou immeubles, au choix. Ce n'est plus vue sur mer, mais vur sur la façade stérile d'en face. Ce n'est plus un bord de mer, mais une véritable noyade au milieu d'un univers quasi carcéral.
Le soleil est bien là, la chaleur aussi, et le ciel bleu. Mais le bitume exacerbe le pire.
Les villages d'antan ont des rues étroites et pavées, où les terrasses et les fleurs donnent une ambiance charmante. Mais pour y arriver, il faut presque savoir que ça existe encore.
Il y a l'aridité naturelle, et celle que l'homme a créée. L'une est vivable, l'autre est un enfer. Je me dis que le soleil a détruit un pays en attirant ceux qui en manquent, ou en faisant croire qu'il était le paradis.
Avant de rentrer, j'avais prévu de m'arrêter à l'Alhambra, histoire de me retremper dans l'époque où les bâtisseurs avaient un vrai savoir faire, où créer avait encore un sens, où la beauté côtoyait le sublime...
Dessins en galets sur le sol, et porte ancienne à Marbella.
mardi 21 juin 2011
jeudi 16 juin 2011
Très bien, pas cher
Manuel Pratique
Au service du changement
Au service du changement
Faire de toute expérience …
un Lieu de Croissance.
Est-ce un mal, est-ce un bien ?
Souvent, c’est l’épreuve qui nous permet d’évoluer.
Souvent, c’est l’épreuve qui nous permet d’évoluer.
Ce document en est l’illustration
Catherine Bondy, Thérapeute dans ce Cabinet,
a rédigé un document qui en est la preuve.
Vous pouvez vous le procurer ici.
son prix est de 10 €
Contact : 06 13 51 08 92
mercredi 15 juin 2011
Les deux amis
Philippe attendait Eric à la sortie de sa séance de muscu. Il regardait les personnes qui passaient par la porte. Il remarqua que la plupart des mecs qui étaient vraiment musclés étaient en tee shirt et montraient leurs bras nus aux éventuels admirateurs, tout en bombant le torse.
Que pouvait-il montrer, lui, dans ce monde soumis à l'apparence?
Eric arriva. Il se dirigèrent vers la terrasse d'un café.
"- Tu veux te lancer dans la musculation? dit Eric en rigolant.
- Non, tu sais bien que ce n'est pas mon truc.
- Pourtant je t'assure que ça fait du bien au corps!
- Je comprends que l'on puisse en faire un peu, déjà ça fait tourner l'oeil aux filles...
- Peut être, mais en fait ça donne confiance en soi, on se sent plus fort, plus puissant.
- Est-ce que ce n'est pas une manière de se cacher derrière une façade?
- C'est possible, mais je me sens mieux ainsi, et je suis content de voir que l'on peut progresser. C'est dur, et en même temps c'est agréable de voir les résultats.
-...
- Tu as quelque chose à me dire, tu ne viens quand même pas pour parler muscles?
- Tu sais que je ne suis pas très sportif, je suis plutôt contemplatif.
- Oui;
- Tu crois qu'il existe un lieu où je pourrais faire la même chose que toi, mais seulement rester en silence?
- Que veux-tu dire? Va dans une église, si tu veux du silence.
- Non, ce n'est pas ça que je cherche.
- Je ne comprends pas bien ce que tu cherches.
- Est-ce que tu pourrais faire de la musculation tout seul?
- Cela m'arrive parfois d'être seul dans la salle, mais c'est assez rare, et puis il y a tous les appareils, cela tient compagnie.
- Ce que je veux dire, c'est seul chez toi!
- Non bien sur, le fairt d'être avec d'autres, dans un lieu fait pour ça, c'est une stimulation. Il y a aussi des photos de champions lors d'exhibition; et même si ce n'est pas mon but, cela aide à la motivation.
- Tu as de la chance Eric, tu as trouvé quelque chose qui te plait, et tu te sens aidé. De mon côté, je ne sais pas vraiment ce qui me plait, et je me sens seul....
- Tu te poses peut être trop de questions. Si tu t'en posais une seule, que serait-elle?
- Je ne sais pas.
- Cherche, peut être que la solution est au bout..."
Que pouvait-il montrer, lui, dans ce monde soumis à l'apparence?
Eric arriva. Il se dirigèrent vers la terrasse d'un café.
"- Tu veux te lancer dans la musculation? dit Eric en rigolant.
- Non, tu sais bien que ce n'est pas mon truc.
- Pourtant je t'assure que ça fait du bien au corps!
- Je comprends que l'on puisse en faire un peu, déjà ça fait tourner l'oeil aux filles...
- Peut être, mais en fait ça donne confiance en soi, on se sent plus fort, plus puissant.
- Est-ce que ce n'est pas une manière de se cacher derrière une façade?
- C'est possible, mais je me sens mieux ainsi, et je suis content de voir que l'on peut progresser. C'est dur, et en même temps c'est agréable de voir les résultats.
-...
- Tu as quelque chose à me dire, tu ne viens quand même pas pour parler muscles?
- Tu sais que je ne suis pas très sportif, je suis plutôt contemplatif.
- Oui;
- Tu crois qu'il existe un lieu où je pourrais faire la même chose que toi, mais seulement rester en silence?
- Que veux-tu dire? Va dans une église, si tu veux du silence.
- Non, ce n'est pas ça que je cherche.
- Je ne comprends pas bien ce que tu cherches.
- Est-ce que tu pourrais faire de la musculation tout seul?
- Cela m'arrive parfois d'être seul dans la salle, mais c'est assez rare, et puis il y a tous les appareils, cela tient compagnie.
- Ce que je veux dire, c'est seul chez toi!
- Non bien sur, le fairt d'être avec d'autres, dans un lieu fait pour ça, c'est une stimulation. Il y a aussi des photos de champions lors d'exhibition; et même si ce n'est pas mon but, cela aide à la motivation.
- Tu as de la chance Eric, tu as trouvé quelque chose qui te plait, et tu te sens aidé. De mon côté, je ne sais pas vraiment ce qui me plait, et je me sens seul....
- Tu te poses peut être trop de questions. Si tu t'en posais une seule, que serait-elle?
- Je ne sais pas.
- Cherche, peut être que la solution est au bout..."
Nader et Simin, une séparation
Primé Ours d'Or à Berlin, ainsi que pour les acteurs, c'est le film dont on parle. Son réalisateur Asghar Farhadi est iranien.
Hier soir il y avait une émission anniversaire sur Arte à propos de la révolte en Iran il y a deux ans, l'immense mouvement de liberté et la répression qui s'en est suivie. C'est là qu'on se dit que l'on a de la chance de vivre dans un pays démocratique.
Mais c'est ce que je me disais aussi en sortant d'avoir vu ce film.
Je vous le dis tout de suite, c'est un film dur, car on met le doigt dans une réalité dont on n'a pas idée. C'est une histoire de rupture familiale, mais qui va aborder différents domaines car tout se complique au fur et à mesure du développement de cette histoire.
Le film est long, mais cela permet de rentrer dans la position de chacun, ce qui est essentiel. On n'aborde pas des sujets essentiels au rythme occidental de l'image.
Ca se passe en Iran, mais cela pourrait se passer ici, car la base est la même : un couple, une enfant (qui joue magnifiquement), une séparation qui s'enclenche car la mère veut quitter le pays, mais pas le père qui ne peut quitter son propre père complètement dépendant. Et il y a des scènes extraordinaires de vérité.
A partir de là, des faits vont se suivre, qui vont en entrainer d'autres, et d'autres...
Où l'on voit le poids de la religion, des croyances, de l'honneur, de la dignité ou du comportement que cela entraine, le qu'en dira t-on, le rapport homme-femme, la justice, le mensonge, l'attachement....
Et l'enfant au milieu de tout ça, qui a besoin de réconfort, de stabilité, et de vérité. L'aspect social aussi, tant de choses sont passées en revue. On voit bien que les situations sont complexes, qu'une petite chose qui dérape et des vies vont être bouleversées.
C'est dur, mais tout à fait réel.
A conseiller.
mardi 14 juin 2011
Les deux amis
Eric ne se posait pas de questions. Il voulait du muscle et fréquentait donc son club un soir sur deux environ. Il s'était documenté pour savoir les résultats en fonction d'une période et d'une fréquentation données. A cet âge là, il n'y a pas vraiment de graisse, et la musculature apparait assez vite. Il se disait qu'en un mois cela allait déjà mieux dessiner le galbe, et qu'en 3 mois cela se remarquerait vraiment.
Philippe restait interloqué. Il préférait lire et découvrir sans savoir vraiment ce qu'il cherchait. Un jour il vit un livre à propos de méditation, promettant de trouver le calme de l'esprit en quelques semaines. Il l'acheta et le lut en deux jours. Le conseil était simple : prendre le temps de méditer chaque jour. D'abord 1/4 d'heure. Si cela semblait facile, le faire matin et soir. Il s'y essaya. Cela ne fut pas facile au début. Le temps paraissait long. Il pensait à plein de choses. Il voyait bien qu'il pensait, mais cela se bousculait tellement qu'il ne savait qu'en faire. Il essaya une semaine. S'il ne se passe rien, se dit-il, j'arrête. Le septième jour, il tint 25 minutes sans s'en rendre compte. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne voyait plus les choses comme d'habitude, il sentait sa respiration, il se sentait en dehors du monde habituel. Puis en quelques minutes les pensées réapparurent, et la vie revint comme avant. La journée passa. Il avait tout oublié. Il recommença le soir, mais ce n'était que pensées et longueur de temps... A désespérer.
Il était bien dit qu'il fallait persister, ne rien attendre trop vite. Essayer au moins 3 semaines. Cela lui semblait long. Personne à qui en parler. Et s'il essayait d'en dire quelques mots à Eric...
Philippe restait interloqué. Il préférait lire et découvrir sans savoir vraiment ce qu'il cherchait. Un jour il vit un livre à propos de méditation, promettant de trouver le calme de l'esprit en quelques semaines. Il l'acheta et le lut en deux jours. Le conseil était simple : prendre le temps de méditer chaque jour. D'abord 1/4 d'heure. Si cela semblait facile, le faire matin et soir. Il s'y essaya. Cela ne fut pas facile au début. Le temps paraissait long. Il pensait à plein de choses. Il voyait bien qu'il pensait, mais cela se bousculait tellement qu'il ne savait qu'en faire. Il essaya une semaine. S'il ne se passe rien, se dit-il, j'arrête. Le septième jour, il tint 25 minutes sans s'en rendre compte. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne voyait plus les choses comme d'habitude, il sentait sa respiration, il se sentait en dehors du monde habituel. Puis en quelques minutes les pensées réapparurent, et la vie revint comme avant. La journée passa. Il avait tout oublié. Il recommença le soir, mais ce n'était que pensées et longueur de temps... A désespérer.
Il était bien dit qu'il fallait persister, ne rien attendre trop vite. Essayer au moins 3 semaines. Cela lui semblait long. Personne à qui en parler. Et s'il essayait d'en dire quelques mots à Eric...
lundi 13 juin 2011
Les deux amis
L'un se nommait Philippe, l'autre Eric. C'était deux amis d'école. Adolescents, ils avaient tout partagé, les bons moments comme les mauvais. Pourtant petit à petit, l'entente semblait plus difficile. Les idées qui se forgent à cet âge se faisaient plus marquantes, comme si les idées devenaient sources de séparation, voire de conflit. Certains de leurs amis étaient politisés, et on pouvait voir ces jeunes qui avaient partagé des jeux et des rires il n'y a pas si longtemps encore, s'éviter ou se prendre le bec à propos de leur vision du monde. Très curieux à voir ces différences qui s'affirmaient, comme ces poils qui poussaient sur le visage et sur le corps, que rien ne laissait présumer auparavant.
Eric était dynamique, vif, sportif, prenant tous les risques de son âge, suivant son instinct sans trop réfléchir.
Philippe était plus posé, beaucoup plus dans la réflexion que dans l'agir, se posant des questions sur le long terme, ne voulant pas se tromper sur ses choix. Comment étaient-ils ensemble? Une sorte d'équilibre, de complémentarité, les avait réunis plus jeune. Sans le savoir l'un avait besoin de l'autre, et vice et versa. Et cela avait toujours bien fonctionné, car l'amitié re regarde pas les différences, surtout à cet âge.
Eric qui était sportif, avait entrepris de s'inscrire à un club de musculation. Son naturel instinctif le poussait à vivre beaucoup avec son corps. Il se sentait vivre quand sa nature physique s'exprimait, et il voulait avoir un corps qui réponde, mais aussi car il admirait les corps musclés et fermes.
Philippe n'était pas intéressé par ça. Il pensait que l'intelligence était supérieure au physique. Il ne savait pas encore faire la différence entre la réflexion et la conscience, mais il sentait que la démarche était intéressante. Il se posait des questions. Pas d'ordre politique comme la plupart de ses amis, ni vraiment professionnelles, non, mais sur le fait de trouver un sens à sa propre vie. Les réponses toutes faites ne le satisfaisaient pas.
Eric était dynamique, vif, sportif, prenant tous les risques de son âge, suivant son instinct sans trop réfléchir.
Philippe était plus posé, beaucoup plus dans la réflexion que dans l'agir, se posant des questions sur le long terme, ne voulant pas se tromper sur ses choix. Comment étaient-ils ensemble? Une sorte d'équilibre, de complémentarité, les avait réunis plus jeune. Sans le savoir l'un avait besoin de l'autre, et vice et versa. Et cela avait toujours bien fonctionné, car l'amitié re regarde pas les différences, surtout à cet âge.
Eric qui était sportif, avait entrepris de s'inscrire à un club de musculation. Son naturel instinctif le poussait à vivre beaucoup avec son corps. Il se sentait vivre quand sa nature physique s'exprimait, et il voulait avoir un corps qui réponde, mais aussi car il admirait les corps musclés et fermes.
Philippe n'était pas intéressé par ça. Il pensait que l'intelligence était supérieure au physique. Il ne savait pas encore faire la différence entre la réflexion et la conscience, mais il sentait que la démarche était intéressante. Il se posait des questions. Pas d'ordre politique comme la plupart de ses amis, ni vraiment professionnelles, non, mais sur le fait de trouver un sens à sa propre vie. Les réponses toutes faites ne le satisfaisaient pas.
samedi 11 juin 2011
jeudi 9 juin 2011
Péleriner à Assise
VOYAGE A ASSISE
du 28 aout au 3 septembre
Je relance l'idée d'un voyage à Assise après avoir repris contact avec l'eremo dont j'avais parlé, et regardé ce qu'il était possible de faire aux alentours.
Pour l'instant l'idée d'une marche de plusieurs jours est repoussée, car il faut une infrastructure et une prévision plus complexe.
L'idée est d'emmener un groupe pour aller sur différents lieux où a séjourné Saint François autour d'Assise.
Nous associerons des visites d'ermitages, d'églises, de grottes (ou a médité François), avec un peu de marche sur le Subasio, et des rencontres.
On se retrouverait sur place, ce qui permettrait de voyager en voiture (à plusieurs) et d'être plus indépendant pour le programme et le logement. Cela veut dire venir en voiture (covoiturage).
Le rendez-vous serait le dimanche 28 et la fin le samedi 3, afin de laisser du temps pour le transport.
On pourrait camper, ce qui laisserait le plus de liberté, avec quelques escales pour pélerins.
Je lance le pojet puisque certains étaient intéressés. L'autre date possible sinon, serait la semaine de la Toussaint, avec moins de monde, mais plus de fraîcheur.
Il y aurait bien sur une participation aux frais. Je prépare un programme si on est suffisamment (au moins 7 ou 8 personnes). Merci de faire signe et de faire passer le message.
La région d'Assise est parsemé de petits villages avec des places charmantes, et des églises romanes supebes. C'est aussi un lieu où se trouvent de nombreux ermitages et anciens monastères.
mercredi 8 juin 2011
Yi King et futur
Si la question se pose, c'est que la réponse n'est pas loin, dit-on parfois. Mais une vraie question, qui commence à nous démanger, qui s'impose. Lorsque l'on ne voit pas trop bien comment s'en sortir, on va demander de l'aide.
Parmi les aides possibles, le Yi King en est une. On parle d'aide à la décision.
Cela peut sembler invroyable de s'en remettre à une réponse qui vient du hasard finalement. Cela commence par un jet de pièces, ou de baguettes. Le résultat est 6 lignes, de traits continus ou discontinus. On appelle cela un hexagramme. Les hexagrammes sont composés de 2 trigrammes. Il y a 8 agencements possibles pour les trigrammes, et donc 64 pour les hexagrammes. Cela correspond à 64 aspects, ou moments, de la vie, 64 situations possibles Cela semble incompréhensible pour un esprit occidental, et pourtant c'est plein de sagesse.
C'est de la sagesse parce que c'est une observation subtile et rigoureuse des mouvements de la vie.
L'expérience montre que les réponses sont toujours appropriées.
Comment cela se fait-il? Qu'est-ce qui fait qu'en posant une question, la réponse convient et apaise?
Il faut d'abord une méthode, un état d'esprit, et une personne qui connaît un tant soit peu la chose.
Il semble indéniable que l'expérience ajoutée à l'intuition, mais cela va ensemble, surtout dans ce domaine, sont une aide au tirage et à l'explication. Peu importe comment cela se passe, c'est la lecture qui est intéressante. Et cela ne prend pas 10 minutes, mais une heure ou deux, voir plus... C'est absolument fascinant. Le développement peut être d'une précision si fine, qu'on peut avoir l'impression que l'on est espionné. Il suffit juste d'être sincère au départ.
La réponse décide de l'attitude à avoir. Et les choses se passent. Pas forcément comme on l'entend, mais comme cela nous correspond, et c'est tant mieux.
C'est pour cela que je dis que le futur est déjà inscrit quelque part en nous. C'est toujours cette phrase : "Votre être attire votre vie". Comme je le disais : si on sent que notre être change, on sent que le devenir va changer. L'être est lié à l'ouvert. Et l'ouverture permet tous les possibles. On est en plein domaine du sensible, de l'intuition qui se développe, car l'intellect, le cerveau gauche qui sépare et analyse, donne de la liberté au vivant qui cherche à s'exprimer.
Poser une question c'est chercher à comprendre, à connaître, à s'aventurer hors du connu.
L'inconnu appelle toujours à un moment ou à un autre, parce que c'est la vie qui coule.
Et ce qui s'écoule connaît son contenant, le pressent.
mardi 7 juin 2011
lundi 6 juin 2011
L'avenir est-il déjà inscrit?
Portons-nous l'avenir en nous?
Est-il inscrit dans notre inconscient, qui pourrait effleurer une partie consciente à un moment donné, et nous faire pressentir un changement à venir?
Par exemple au monent de prendre une décision qui engage l'avenir, si notre choix est fait, il est évident que l'on est prêt pour se lancer dans une aventure neuve dont on sent une évidence à notre portée.
On peut tout aussi bien avoir envie d'un changement qui ne vient pas, sans doute parce que l'image d'un futur éventuel est encore trop loin de notre vérité du moment.
On est prêt à changer parce que l'on porte ce changement en nous, et que le moment s'avère propice.
L'autre aspect qui peut arriver, c'est que la question se pose mais que le choix ne semble pas encore évident. Il y a peut être des peurs, des réticences, ce n'est pas assez clair. On a besoin d'une aide.
Quelle est l'énergie qui nous motive à y aller ou pas, et d'où vient-elle cette énergie? Si cette énergie est là, à nos dépens en quelque sorte, c'est bien une naissance de quelque chose qui éclot, qui pousse, ou qui tire. Et donc un appel vers un futur à se réaliser. D'où cela vient-il?
Mais ce qui est fascinant, c'est de voir comment la vie va faire en sorte que le futur se réalise, ou pas.
C'est là qu'apparaissent les signes, les coincidences, les synchronicités, ce que l'on nomme hasard. Je sais que j'en ai déjà parlé, mais il y a encore à dire.
Comment cela se fait-il, sinon que pour quelqu'un d'observateur, ou de sensible, c'est manifestement une réalité qui peut se répèter souvent?
Mon expérience me fait dire que si on ne se pose pas de questions, bien réelles, qu'on ne voit rien venir en nous, il ne se passe rien au dehors, en tous cas, on ne verra rien. Prendre une décision quand elle est évidente est chose facile. Mais sentir le changement bien avant que la vie le propose est tout à fait autre chose. Il faut y voir un peu plus clair que la moyenne dans ses pensées, et donc capter le nouveau, le changement imperceptible en devenir. Le fait d'être sensible à cela fait que la question va se poser de manière beaucoup plus consciente. C'est cette démarche d'attention qui va "provoquer" ces fameux hasards, qui sont des panneaux de l'intelligence à l'oeuvre dans la vie qui nous entoure.
Quelque part il y a un vide en nous qui appelle, et c'est parce que c'est suffisamment vide que la vie répond.
La vie ne peut nous envoyer un éclairage si on est en plein brouillard et qu'on ne tient pas à en sortir.
C'est du "donnant - donnant", ou du "perdant - donnant", puisqu'il s'agit d'un rééquilibrage en quelque sorte!
A suivre...
Est-il inscrit dans notre inconscient, qui pourrait effleurer une partie consciente à un moment donné, et nous faire pressentir un changement à venir?
Par exemple au monent de prendre une décision qui engage l'avenir, si notre choix est fait, il est évident que l'on est prêt pour se lancer dans une aventure neuve dont on sent une évidence à notre portée.
On peut tout aussi bien avoir envie d'un changement qui ne vient pas, sans doute parce que l'image d'un futur éventuel est encore trop loin de notre vérité du moment.
On est prêt à changer parce que l'on porte ce changement en nous, et que le moment s'avère propice.
L'autre aspect qui peut arriver, c'est que la question se pose mais que le choix ne semble pas encore évident. Il y a peut être des peurs, des réticences, ce n'est pas assez clair. On a besoin d'une aide.
Quelle est l'énergie qui nous motive à y aller ou pas, et d'où vient-elle cette énergie? Si cette énergie est là, à nos dépens en quelque sorte, c'est bien une naissance de quelque chose qui éclot, qui pousse, ou qui tire. Et donc un appel vers un futur à se réaliser. D'où cela vient-il?
Mais ce qui est fascinant, c'est de voir comment la vie va faire en sorte que le futur se réalise, ou pas.
C'est là qu'apparaissent les signes, les coincidences, les synchronicités, ce que l'on nomme hasard. Je sais que j'en ai déjà parlé, mais il y a encore à dire.
Comment cela se fait-il, sinon que pour quelqu'un d'observateur, ou de sensible, c'est manifestement une réalité qui peut se répèter souvent?
Mon expérience me fait dire que si on ne se pose pas de questions, bien réelles, qu'on ne voit rien venir en nous, il ne se passe rien au dehors, en tous cas, on ne verra rien. Prendre une décision quand elle est évidente est chose facile. Mais sentir le changement bien avant que la vie le propose est tout à fait autre chose. Il faut y voir un peu plus clair que la moyenne dans ses pensées, et donc capter le nouveau, le changement imperceptible en devenir. Le fait d'être sensible à cela fait que la question va se poser de manière beaucoup plus consciente. C'est cette démarche d'attention qui va "provoquer" ces fameux hasards, qui sont des panneaux de l'intelligence à l'oeuvre dans la vie qui nous entoure.
Quelque part il y a un vide en nous qui appelle, et c'est parce que c'est suffisamment vide que la vie répond.
La vie ne peut nous envoyer un éclairage si on est en plein brouillard et qu'on ne tient pas à en sortir.
C'est du "donnant - donnant", ou du "perdant - donnant", puisqu'il s'agit d'un rééquilibrage en quelque sorte!
A suivre...
dimanche 5 juin 2011
jeudi 2 juin 2011
Conquérir l'inutile
Bien que né au bord de la mer, j'ai été marqué, enfant, par des exploits de montagnards. En particulier un titre de livre : "Les conquérants de l'inutile" m'avait interpelé. Il fut écrit par Lionel Terray, un très grand alpiniste, qui s'attaqua aux sommets les plus difficiles avec son ami Louis Lachenal surtout, et Gaston Rébuffat. Tous les trois sont nés en 1921. Lachenal est mort en 1955 à 34 ans dans la vallée Blanche, Terray est mort en 1965 à 44 ans lors d'une chute dans le Vercors.
Comme beaucoup d'alpinistes de très haut niveau, vivant leur passion jusqu'au bout, ils sont morts en montagne. Je n'ai jamais lu ce livre, mais je me sentais attiré par ce qui se cachait derrière ces mots : "Les conquérants de l'inutile", qui semblaient défier une sorte de morale facilement admise, rester dans le moule de l'utile (à la société).
Extrait :
"Seuls les esprits vulgaires oseront prétendre que " le travail " de l’acrobate de cirque, dont chaque geste est monnayé, a plus de valeur que l’effort du gymnaste qui, au risque de compromettre son avenir, sa santé et même sa vie, consacre gratuitement le meilleur de lui-même à la recherche de l’idéal d’incroyable mérite qu’il s’est forgé.
Ma vie n’a été qu’une longue et délicate partie d’équilibre entre l’action gratuite, par laquelle je poursuivais l’idéal de ma jeunesse, et une sorte de prostitution honorable assurant mon pain quotidien.
Quel est l’esprit vulgaire qui osera prétendre que la prostitution utile valait mieux que les exploits gratuits ? […] Sont-ils utiles les millions d’intermédiaires aux titres honorables qui encombrent l’économie ? Les millions de ronds-de-cuir décorés, titulaires de sinécures qui ruinent l’État et paralysent l’administration; et les millions de bistrots, de chroniqueurs, d’avocats et de bavards en tous genres, qu’on pourrait supprimer demain pour le plus grand bien de tous !...
Et même sont-ils utiles les médecins qui, au cœur des grandes cités, se disputent la clientèle comme des chiens affamés alors qu’un peu partout sur la terre des hommes meurent, faute de soins !
En ce siècle où l’on a cent fois démontré que l’organisation rationnelle permet de réduire dans d’immenses proportions le nombre d’hommes nécessaires à chaque tâche, combien peuvent assurer être l’un des rouages vraiment utiles à la grande machine du monde ?"
Le Mot de l'éditeur :
"Voici ce que beaucoup considèrent comme la plus admirable autobiographie de la littérature alpine, et sans aucun doute, la plus sincère. Plus qu'un récit d'alpinisme, c'est le livre d'une vie.
Issu d'un milieu bourgeois, rien ne disposait cet homme à être guide. Terray défiera les normes en tournant le dos à la carrière de médecin ou d'avocat pour se vouer à l'Inutile, sa passion : la Montagne.
Conquérant des plus grands sommets dans les Alpes comme en Himalaya, Terray devient vite un géant de l’alpinisme mondial. Mais son plus grand succès, c’est peut-être l’amitié qui le lie à Louis Lachenal. Une amitié qu’il ne cesse de chanter au fil des pages de ce livre."
mercredi 1 juin 2011
Silence et pensées
Ce matin j'observais encore la tendance du mental à se projeter dans un futur imaginaire.
Assis en silence, je sentais petit à petit une qualité de silence. Et je pensais à Chandra Swami qui a choisi de garder le silence depuis environ une vingtaine d'années. Le mental disait : "Comment fait-il?" et en même temps : "Mais quand le silence est là pourquoi en sortir? Y a t-il quelque chose d'autre que le silence finalement?"
Je sentais comme une peur que si cela durait, il y ait un ennui qui s'installe, et je voyais bien aussi que dans le silence il n'y a rien d'autre que le présent qui se renouvelle.
Dans le premier cas, c'est le mental qui projette, dans le deuxième, c'est le retour à l'évidence.
Ce que je veux dire c'est que l'on peut être tout à fait bien dans une situation, qui peut alors se faire récupérer par le mental qui la projette dans une certaine continuité, alors qu'en soi c'est rigoureusement faux et impossible. Pourtant il faut bien prendre en compte ce qui passe dans la tête, mais juste l'observer, sans se laisser distraire. Penser au futur apparait bien dans le présent, mais ce n'est qu'un concept.
Dans l'exercice de l'assise pour faire face au présent, rien d'autre n'existe que ce qui apparait et disparait. C'est cet espace qu'il s'agit de fréquenter, sans imaginer que l'on y est ou qu'on va y rester. On ne peut faire durer ce qui disparait.
Même le silence ne peut durer, il ne peut qu'être.
Assis en silence, je sentais petit à petit une qualité de silence. Et je pensais à Chandra Swami qui a choisi de garder le silence depuis environ une vingtaine d'années. Le mental disait : "Comment fait-il?" et en même temps : "Mais quand le silence est là pourquoi en sortir? Y a t-il quelque chose d'autre que le silence finalement?"
Je sentais comme une peur que si cela durait, il y ait un ennui qui s'installe, et je voyais bien aussi que dans le silence il n'y a rien d'autre que le présent qui se renouvelle.
Dans le premier cas, c'est le mental qui projette, dans le deuxième, c'est le retour à l'évidence.
Ce que je veux dire c'est que l'on peut être tout à fait bien dans une situation, qui peut alors se faire récupérer par le mental qui la projette dans une certaine continuité, alors qu'en soi c'est rigoureusement faux et impossible. Pourtant il faut bien prendre en compte ce qui passe dans la tête, mais juste l'observer, sans se laisser distraire. Penser au futur apparait bien dans le présent, mais ce n'est qu'un concept.
Dans l'exercice de l'assise pour faire face au présent, rien d'autre n'existe que ce qui apparait et disparait. C'est cet espace qu'il s'agit de fréquenter, sans imaginer que l'on y est ou qu'on va y rester. On ne peut faire durer ce qui disparait.
Même le silence ne peut durer, il ne peut qu'être.
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