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mercredi 22 juin 2011

En traversant l'Espagne

Ce week end, j'étais à la rencontre internationale de Feng Shui de notre école qui se tenait dans le sud de l'Espagne. Plus de 1 200 km en voiture, ce qui me permettait de découvrir les paysages de ce pays du nord au sud. Burgos, Madrid, Grenade, Malaga... Une route à 4 voies quasiment tout du long, ce qui fait que l'on ne traverse pas de villages ou de villes, sinon celles que je viens de citer. Des paysages forts, avec des montagnes, des régions désertiques et arides, de l'espace. Quand il y a de l'espace, je me sens chez moi. Cet horizon permanent qui m'envoute...

J'avais entendu dire, il y a déjà pas mal d'années, que le désert remontait progressivement vers le nord, qu'un certain type de végétation reculait. Ce que j'ai vu, c'est la terre rouge, la pierraille, pas d'arbres, sauf les plantations d'oliviers. L'ombre est rare, l'herbe absente sur la majeure partie... C'est déjà le désert!
Madrid m'a semblé une ville gigantesque au milieu de nulle part. Mais comment font-ils? D'où vient l'eau? C'est vraiment la question que je me suis posé. D'où vient la nourriture, où sont les champs? Il semble n'y avoir que bitume et voitures, immeubles et tours...

A l'aller, nous étions deux, je n'ai pas vu de rivière. Je faisais remarquer que traverser un pays sans voir de rivière, c'est quand même quelque chose. Au retour, j'ai fait plus attention, étant seul et ne parlant pas, j'ai vu le Guadalquivir, rivière maigrichonne, qui semblait être en perdition dans ce désert en devenir.

Tout le monde a entendu parler de la Costa Brava, couverte de résidences estivales, dessinant une ligne verticale d'immeubles sur des dizaines de kilomètres. Sur la Costa del Sol, c'est la même chose. Entre Malaga et Marbella, c'est bétonné de partout, peint en blanc bien sur! Je viens de lire que 80 % des habitants vivent sur la côte.
Ce qui peut paraître le rêve ressemble à un enfer. Entassement avec vue sur autoroute, ou avenues, ou immeubles, au choix. Ce n'est plus vue sur mer, mais vur sur la façade stérile d'en face. Ce n'est plus un bord de mer, mais une véritable noyade au milieu d'un univers quasi carcéral.
Le soleil est bien là, la chaleur aussi, et le ciel bleu. Mais le bitume exacerbe le pire.
Les villages d'antan ont des rues étroites et pavées, où les terrasses et les fleurs donnent une ambiance charmante. Mais pour y arriver, il faut presque savoir que ça existe encore.

Il y a l'aridité naturelle, et celle que l'homme a créée. L'une est vivable, l'autre est un enfer. Je me dis que le soleil a détruit un pays en attirant ceux qui en manquent, ou en faisant croire qu'il était le paradis.

Avant de rentrer, j'avais prévu de m'arrêter à l'Alhambra, histoire de me retremper dans l'époque où les bâtisseurs avaient un vrai savoir faire, où créer avait encore un sens, où la beauté côtoyait le sublime...
Dessins en galets sur le sol, et porte ancienne à Marbella.

1 commentaire:

Acouphene a dit…

Merci pour ce voyage...