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dimanche 1 février 2009

La liberté a t-elle un lieu?


Beaucoup d'amoureux de la voile pensent que la mer est une zone de liberté. Des navigateurs chevronnés l'ont dit : "Vous hissez les voiles, il n'y a plus que l'horizon, vous pouvez aller où vous voulez, personne pour vous en empêcher, vous vous sentez libre!"
C'est vrai, je l'ai vécu, j'y ai même cru comme un absolu.
Comme pour un Touareg sur son chameau en plein désert, les seules limites sont celles de l'horizon, et cela provoque un intense sentiment de liberté.
En bateau, vous jouissez en plus d'une certaine autonomie, c'est comme une petite maison qui vous protège, vous y emmenez ce dont vous avez besoin.

Pourtant ce n'est pas si simple...
Si l'on quitte le monde des hommes, on rentre dans le domaine de la nature et de ses lois. En mer il n'y a pas toujours un petit vent agréable qui vous pousse là où vous voulez aller. A un moment il faudra affronter du vent fort, des vagues, où vous êtes secoués plus qu'un terrien ne saurait l'imaginer, ou bien la pétole où l'eau ressemble à un miroir, et le temps s'allonge...

Alors que le premier va franchir la ligne d'arrivée aujourd'hui après un tour du monde de près de 3 mois, cette course démentielle a fait plus de malheureux que de satisfaits. Ils sont tous partis pour gagner, pour se prouver quelque chose, en passionnés amateurs ou professionnels, jouer sur les derniers espaces de liberté...
Partis à 30 ils ne sont plus que 12, et la course n'est pas finie!
Ils ont eu à affronter la tempête dès le début, et certains ont démâté, abandonné au bout de 24 heures! Il y a eu d'innombrables problèmes de quilles, de safrans, de mâts...
Certains ont rencontré des OFNI (Objet Flottant Non Identifié), entrainant une casse, voire un chavirage. Cela peut être un cétacé, un growler, mais aussi un container (comme parait-il certains cargos en ont perdu pas mal lors de la tempête de la semaine dernière!). Un autre a été abordé par un bateau pendant la nuit...
La détresse qui se lit alors dans le regard de ceux qui ont tout misé sur cette course depuis plusieurs années est tragique.
Certains ont été trop vite, ont pris des risques, mais pour d'autres c'est la faute à pas de chance!

La liberté n'a pas de lieu. Certains passent, d'autres pas. Certains ont de la chance, d'autres pas. C'est ainsi. Peu le reconnaissent humblement.

On peut être très bon dans son métier, ce qui peut faire monter un sentiment de liberté, mais on n'est jamais sur de rien. Tout ça est momentané.
Quelque soit le chemin que l'on prend, il y a des règles qu'il vaut mieux appréhender; mais l'inconnu, l'imprévisible fait partie de la vie. On ne peut l'oublier sous peine de grave déception.
Rien ne nous est du.

Cela dit l'horizon a un goût...

7 commentaires:

philippe a dit…

Quelle photo,damned!

Stéphane a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Stéphane a dit…

Bon OK, je n'ai plus envie de découvrir la voile

;-))

Anonyme a dit…

T'es sur Stéphane?

Mabes a dit…

Tu n'es pas allé aux Sables d'Olones ?

Stéphane a dit…

Je suis, en fait, sûr que ça me tente toujours !

fishfish a dit…

Yesman, Yesman, Yesman!