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dimanche 11 septembre 2011

Via ferrata (suite)

Après le passage de 3 petits ponts de singe, c'est un passage en dévers, c'est à dire que le rocher n'est plus vertical, mais nous oblige à être penché en arrière, ce qui tire un peu sur les bras, car les pieds ne sont plus un reposoir. Heureusement il ne s'agit que de 2 ou 3 m. Je découvrirais ensuite que c'est une via ferrata considérée comme très difficile. Pour une première c'est une première!
Arrive ensuite une pointe qu'il faut contourner mais dont on ne voit pas les prochains échelons...

Puis c'est la première tyrolienne.
Imaginez une plate forme en bois d'un m2 au dessus du vide, perpendiculaire à la muraille, et retenue par deux grosses chaînes, comme un pont levis. Je rejoins l'Italien devant moi qui se prépare, alors que l'autre vient de s'engager dans cette glisse d'une quarantaine de mètres. En dessous le vide. Maintenant je m'en fiche. Mon univers se passe à quelques dizaines de cm entre câble et mousquetons.
Je m'accroche dans une situation peu confortable, assure, vérifie tout (il y a un autre type de mousqueton pour ça), et me lance. Ce n'est pas la peine de se demander si ça va tenir, de penser au vide ou à tout ce que l'imagination pourrait faire naître comme peur éventuelle, puisque tout est vérifié et que des dizaines de personnes y passent chaque jour. Le seul risque est de mal s'accrocher. On a une démonstration à la location du matériel, il faut s'y tenir.
Me voici glissant dans le vide, mais je ne regarde que le point d'arrivée. Cela ne va pas si vite que ça. En fait, je n'arrive pas jusqu'au bout, et je fais les derniers mètres en me halant par les mains après m'être retourné sur les conseils des Italiens.

Puis les échelons recommencent. En fait, je m'y suis déjà habitué, et poursuis sans difficulté. Arrivé en haut, je pousse un ouf de soulagement quand même. Ce n'est pas vraiment de l'ordre du plaisir, c'est très physique. C'est de l'ordre du tenir bon, de dépasser ses peurs, l'appréhension de ce que l'on découvre en démarrant, d'aller jusqu'au bout. Une première fois est toujours particulière par la nouveauté car on n'a aucune idée de l'expérience. J'avais juste vu des photos, avec des paysages souvent superbes. A vrai dire je n'ai pas pris le temps de m'arrêter pour contempler.

Il y a ensuite une petite passerelle en bois, c'est en fait ce que j'avais vu du parking. Puis on prend un sentier qui monte encore, avec un peu de rocher avant que d'arriver à une deuxième tyrolienne, encore plus longue. Départ toujours sur une plate forme dans le vide. C'est OK. En fait, avec le recul, je me dis que plus il y a des risques apparents, en tout cas une situation d'inconfort, plus cela demande d'attention. Et dans ce genre d'action, il n'y a plus de pensée, juste bien faire ce qui est indispensable.
Je m'accroche et me lance. C'est tranquille, la durée fait qu'on en profite vraiment. On se laisse aller, là ce n'est que du plaisir. Une famille qui est arrivée par la voie "facile" me demande de réceptionner un jeune. Je l'attends. Je vois en le réceptionnant qu'il n'avait pas mis le bon mousqueton sur le câble. Je crie les instructions au père pour l'autre enfant.

Et je redescend par un sentier les quelques 300 m de dénivelé.

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