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dimanche 22 janvier 2012

Michel Onfray


Vendredi soir je suis allé écouter Michel Onfray.
Je l'ai déjà entendu plusieurs fois dans les médias, mais je voulais le voir de près, le sentir... La librairie qui le reçoit offre une salle assez grande, mais même avec 1 quart d'heure d'avance, c'était déjà complet, y compris les places debout. On nous dirige dans une partie de la librairie où il y a une retransmission par haut parleurs. Et là aussi il y a déjà du monde. Je n'ai jamais vu ça encore. Frayer avec Onfray donne chaud...

Il vient pour parler de son dernier ouvrage : "L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus".
Il a découvert Camus très jeune (L'homme révolté), "le James Dean de la philosophie", "Révolté sans être révolutionnaire" il a aussitôt ressenti de la sympathie pour lui.
D’autres affinités ont joué : « Un père ouvrier agricole, une mère femme de ménage, le fait de ne pas être parisien, de ne pas être normalien, ni agrégé, de ne faire partie d’aucune tribu germano-pratine, de ne pas être apprécié par le petit milieu intellectuel, la fidélité au peuple », énumère-t-il, « tout cela a joué mais aussi qu’il ait été un homme seul. Il a été très insulté, très méprisé sans se laisser intimider ».
 Il explique l'attitude des philosophes institutionnels qui disent pompeusement ce qu'ils pensent, mais ne vivent pas du tout ce qu'ils disent, voire mentent carrément, ainsi de Sartre, qui a tout fait pour écarter Camus d'une vraie reconnaissance. Mais ils parlent aussi de certains philosophes contemporains, qui au nom de la liberté pour tous prônent la violence et les massacres nécessaires!
Il montre à l'opposé ceux qui vivent ce qu'ils disent, parfois rejetés par les salons mondains ou les médias qui préfèrent le brillant. Ainsi Camus, dont je ne savais rien, né dans le petit peuple, qui refusait tout compromis lié à la violence, s'inspirant sans doute des actions de Gandhi, et pratiquant ce que sa conscience lui imposait.
Onfray parlant de Gandhi, qui l'eut cru? Mais c'est sans doute son aspect politique!

Michel Onfray se reconnait dans cet ordre libertaire auquel fait allusion Camus finalement. Il respecte l'humain en premier, et défend le petit. Ainsi l'université populaire de Caen qu'il mène depuis 10 ans, où il partage son savoir et sa "contre histoire de la philosophie". Surdoué, d'une intelligence rare, une force de travail inimaginable (il a déjà écrit 60 ouvrages), il reprend les choses une à une en démontant ce qui est faux pour faire surgir la vérité. Ainsi il y a la philosophie, les penseurs, et il y a les hommes. Qui sont les hommes? Qu'est-il plus intéressant d'être finalement? Un fonctionnaire qui s'arrête de philosopher à la retraite, ou un homme que son amour de la philosophie, et de la recherche du sens, de la vérité, transforme et qui s'y consacre jusqu'au bout de sa vie?

Déboulonner les systèmes, casser les mythes, s'appellent t-ils Freud, n'est-ce pas la dénonciation du faux comme dit Yvan Amar, tuer le Bouddha comme disent les Bouddhistes, ou vérifier toute supposée croyance?
Les faits, seulement les faits, voilà une attitude scientifique qui me rappelle quelqu'un...
Bien sur on n'est pas encore au niveau de l'être, mais il ne cherche pas la facilité, et ne s'attire pas que des amis, au contraire, en remettant en cause le facilement admis.
Je l'ai senti profondément humaniste dans son respect pour l'homme, tout en dénonçant le dénonçable.
Qui sait où sa réflexion le conduira?
Pour ceux que ça intéresse : http://mo.michelonfray.fr/

1 commentaire:

sheau a dit…

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