"- Il faut créer les conditions grâce auxquelles la conscience de la profondeur peut s'éveiller. Et cela exige deux choses : le travail et le laisser faire de l'endedans. C'est ainsi que la méditation, l'assise en silence, pour celui qui n'y comprend encore rien, semble représenter une perte de temps. Au point de l'entendre dire qu'il serait mieux de lire un bon livre pendant ces cinquantes minutes! Mais comprenez qu'il s'agit de prolonger l'attitude intérieure à laquelle on peut s'ouvrir dans la méditation, c'est à dire d'essayer de développer l'oreille intérieure pendant toute la journée. Vous retrouvez là la différence d'attitude qui sépare celui qui écoute la musique pour l'entendre et celui qui écoute la musique pour reconnaître le nom du compositeur ou du chef d'orchestre.
- Vous voulez dire que pour le moment il est mieux que je ne fasse rien, plutôt que de faire quoi que ce soit dans cette attitude intérieure différente? (c'est J. Castermane qui parle).
- Sachez que j'éprouve chaque jour encore le même sentiment que celui que vous éprouvez. Il y a toujours des lettres auxquelles il me faut répondre, il me faut reprendre les notes qui concernent le livre que j'écris, etc, etc. Chacun de nous est ainsi, chaque jour, dans cette tension entre deux exigences, notre devoir vis à vis du monde et notre devoir vis à vis de l'Etre. Mais de plus en plus je reconnais que c'est dans la mesure où je suis capable de ne pas lâcher le fil d'or qui me relie à l'Etre que j'ai la permission de travailler sur le plan existenciel. Mais, dès que ce travail efface l'image de l'intériorité, c'est faux. Parce que la formation des vapeurs, des ombres, de l'agitation, de l'impatience est favorisée par le manque de contact avec la profondeur. Or, tout le travail que vous faites maintenant sur vous même a pour but de favoriser le contact avec votre profondeur essentielle. Ce qui nécessite au départ un ensemble de conditions qui favorise cette perméabilité. La transparence à l'Etre, présent dans notre Etre essentiel, dépend par exemple d'un certain rythme. Vous le savez de l'exercice du dessin. Lorsque vous répétez 500 fois le tracé d'une ligne dans l'expiration, il semble que comparé à la lecture de quelques pages d'un livre de C.C. Jung c'est vraiment perdre son temps! Cependant l'exercice terminé, vous pouvez vous sentir dans un système d'ondes intérieures différent, de sorte que vous pouvez voir le monde entier de façon différente." (Durkheim)
4 commentaires:
existen ciel ! superbe !
oui !
rester sur l'axe de l'essentiel en expérimentant l'existentiel , avec , en plus ,l'axe de l'attention tourné simultanément dehors et dedans (la croix à 6 directions ...) et observer ....!
on ne peut pas s'ennuyer ! (humour)
Oui Gandha, merci.
Mais des fois la fatigue du corps l'emporte sur cette attention,n'est ce pas?
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