Je suis avec mes questions. Comment la chaussure a t-elle pu disparaître?
Est-ce le chouca d'hier soir? Cela me semble lourd. Est-ce un chien sauvage? Je n'en ai jamais vu. Un animal? Peut être, mais lequel à cette altitude. Est-ce le vent de la nuit? Je l'aurais retrouvée. C'est un mystère!
Une fois le sac fait, j'attache la chaussure restante par dessus. Je pars donc en pieds nus, faits quand même pour la marche, avec des scratchs réglables. Au moins mes pieds sont libres et respirent, mais je vais devoir faire encore plus attention dans les passages délicats.
Je suis parti avec deux paires de chaussettes, une vieille, et une neuve, spéciale randonnée, avec renforts, système respirant, anti-ampoules, et chère bien sur. Par bonheur, c'est la vieille qui est partie avec la chaussure...
Que faire maintenant? Qu'est-ce que la vie vient me dire? Rejoindre le premier village, et aller vers la ville? Arrêter? Acheter une paire de tennis? Ou continuer comme ça en nus pieds? Le bénéfice étant l'allègement.
Est-ce une punition d'avoir bivouaqué alors que c'est interdit, ou une bénédiction de ne plus avoir à mettre ces chaussures qui me faisaient mal? Je penche pour la deuxième réponse.
Je pense à Ramdas qui disait : "Tout est Ram, tout est Dieu, quoiqu'il arrive!"
Oui, c'est une bénédiction. Avec les chaussures j'aurais continué, même avec le mal aux pieds. La vie me dit : "Arrête de souffrir, je t'ai préparé autre chose." Je ne sais pas quoi encore, donc je ne fais même pas de projet pour la journée. Je ne vais même plus vivre au jour le jour, mais "à l'heure l'heure".
Je ne sens aucune contrariété. Si je dois rejoindre le prochain village à une bifurcation que je rencontrerais, OK. Je serais sans doute déçu, mais la vie décide. Je dois m'ajuster à ce qui se présente. Je n'ai pas le choix. Je suis dans l'inconnu. La vie me propose l'imprévu total. Peut être pour voir comment je vais le vivre!
lumières du matin
2 commentaires:
clin d'oeil de la vie : tu étais parti en nous laissant estomaqués devant un sportif avec prothèses mais sans pied avec ce titre, "prendre son pied"...
heureusement que la vie t'a pris une chaussure, tu as dû écouter ton pied ...
un bel automne à toi Yannick
Tu as raison Martine, un peu d'humilité ne me ferait pas de mal...
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