Nous sommes repartis le soir même après avoir mouillé près d'une plage pour se baigner.
Devant nous l'Adriatique à traverser pour rejoindre le golfe de Corinthe.
Réveil à 3 H pour le quart. Nuit calme, pas de vent, donc moteur.
Au bout d'un quart d'heure, les yeux se sont habitués à la nuit. La lune est couchée, mais la nuit reste claire.
Je contemple les étoiles, la voie lactée, le firmanent. C'est une présence. Je me sens bien avec elles. On en est tellement loin dans notre vie citadine. Il faudrait habiter à l'écart, suffisamment loin des éclairages nocturnes des villes pour les voir vraiment.
Parfois je distingue des avions, ou plutôt leur éclat clignotant. Comme ils passent vite. Ils nient le temps. Ils réduisent les distances, et par là rapetissent aussi notre insertion dans la nature, parmi les éléments. En n'étant plus dans le cycle naturel, on perd tout contact avec nos racines terrestres.
Eloge de la lenteur!
Une nuit à veiller, c'est long. Un voyage à pied c'est long. En bateau aussi.
Quinze à vingt jours de mer, c'est le temps qu'il faut pour se réadapter à la lenteur, au rythme particulier des vrais jours et des vraies nuits.
Petit à petit ralentir pour être présent.
Alors la nuit parle, les étoiles parlent, la mer parle. Ils me disent : "Tu es bien maintenant. Reste dans ce bien être, dans cette quiètude partagée avec nous, dans ce silence où la nature se laisse goûter, dans cette non distance avec nous et avec toi même."
Derrière, à 45 miles (80 km), les lueurs de la Sicile flottent encore au dessus de l'horizon. A gauche, au nord, je devine la Calabre par quelques lumières, alors qu'on en est à 40 miles. Je croyais que c'était des bateaux au loin, mais les jumelles m'ont dit que non.
A un moment j'entends et vois une petite vague à côté d'une des coques. Puis juste devant. Pas de doute, c'est un dauphin. Puis il se met entre les coques, et saute de temps en temps. Je me mets à siffler. Je l'imagine sous l'eau, dans le noir. On était seuls, tous les deux, dans cette nuit déserte...
3 commentaires:
merci Yannick ; c'est bon de se reconnecter.
Comme j'aimerais partir autant de temps, loin de tout et près de moi même, dans cet univers qui m'appelle tant ! va donc savoir pourquoi.
bisous, Martine
Peut être un jour viendra où tu réaliseras ce désir. Si c'est vraiment fort, il n'y a pas de raison à ce que cela n'arrive pas.
oui, je le pense Yannick.
Cela fait partie de mes chers désirs à réaliser.
Comme tu le sais, je suis entrain d'en réaliser un "de taille", alors, peut être qu'après...
Je garde le cap sans me perdre...
je t'embrasse.
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