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vendredi 11 avril 2008

Ne sais-tu pas qui je suis?

L'histoire se passe au Tibet à l'époque de l'invasion chinoise. Toute la population fuit devant l'envahisseur, qui brûle, pille et tue tout sur son passage. Les moines sont la cible privilégiée de la cruauté chinoise et les monastères se vident les uns après les autres. Pourtant, dans un petit village, dans un petit monastère, un moine est resté. Ni vieux, ni jeune, dans la force de l'âge. Ignorant l'agitation fébrile autour de lui et les départs précipités, il est resté et vaque à ses occupations comme à l'accoutumée. Bientôt les soldats chinois arrivent dans le village. Ils défoncent les portes, brûlent ici et là quelques maisons. Mais il n'y a personne. L'officier chinois responsable peut esquisser un sourire satisfait : sa puissance est si grande qu'il ne rencontre jamais la moindre résistance, la moindre opposition.
Errant dans le village, ses pas le conduisirent vers le monastère. Il entre... et, surprise : il y a encore un moine! Il n'en croit pas ses yeux! Celui là n'est pas parti comme les autres, celui là brave sa puissance! Le moine est assis sur le plancher, immobile, les yeux mi-clos, indifférent à tout, et notamment à l'entrée de l'officier. Celui-ci se précipite, tire son sabre et, le pointant sur la poitrine, lui dit : "Tu n'as pas peur? Ne sais-tu pas qui je suis? Ne sais-tu pas que je peux te transpercer de ce sabre sans même bouger un oeil?" Soulevant doucement les paupières et fixant l'officier dans les yeux, sans la moindre émotion dans la voix, le moine dit : "Ne sais-tu pas qui je suis? Ne sais-tu pas que je peux me laisser transpercer par ton sabre sans même bouger un cil?"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Le bouddhisme zen nous enseigne que, lorsqu'un homme se trouve acculé au fond d'une impasse par tous ses ennemis, il est sur le point de découvrir la porte secrète qui mène à la compréhension du monde.
L'endroit ou nous nous trouvons n'est donc pas une impasse,ou bien tous nos ennemis ne sont pas encore arrivés." Jacques A Bertrand Le sage a dit Julliard
Soisic