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dimanche 4 octobre 2009

Le besoin de parler

Je participe à un salon de l'habitat. Premier jour : quasiment personne. Hier un peu plus de passage, enfin l'après midi.
Rester sur son stand, attendre, la solitude, "tuer le temps"...
Alors bien sur il y a des dérivatifs. On parle avec les voisins, on fait un petit tour, on lit, certains sont rivés sur leur ordinateur, d'autres au téléphone...
Un jeune, qui vend des assurances (quel mot extraordinaire quand on sait ce que ça recouvre!), me propose de participer à un jeu pour gagner je ne sais quoi. Je dis non en souriant. Il se met à parler et me confie très vite qu'il s'ennuie.
A un moment un homme passe devant mon stand, regarde sans regarder, et à son visage interrogateur, je réponds :"Je m'endors". Pour lui c'était une invitation au dialogue. Il se mit à parler, à parler. Je hochais de la tête, faisais quelques signes, lui montrais que je le suivais. En fait il parlait tout seul, ne me posait pas de question sur ce que je faisais, mais débitait son discours sur un sujet qui le faisait parler des autres et de leur mauvaise manière de s'y prendre pour vendre des maisons. Comme il n'y avait personne d'autre à ce moment, je me disais intérieurement : "Comment faire pour qu'il s'arrête?" car c'est le genre de personne qui a juste besoin de quelqu'un en face pour que ça sorte tout seul. Il faisait mine de partir, mais il recommençait, pris dans son besoin de s'épancher. Une mécanique qui ne demandait qu'à fonctionner. Au bout d'un moment d'autres personnes s'avancèrent, et vu que je me tournais vers elles, notre homme finit par s'arrêter et disparaître.
Entre temps j'avais appris qu'il était (ou avait été) adjoint au maire d'une ville qui n'est pas toute petite, l'air de dire je connais ce dont je parle. J'imagine les discussions sans fin dans les conseils...
J'ai eu une autre personne comme ça, mais qui au moins parlait en rapport avec ce que je présente. Elle auto entretenait son discours. Ces gens qui n'ont besoin de rien, sauf que d'alimenter leurs idées, et de le faire savoir.
En face il y a quelqu'un qui vend des panneaux photovoltaïques. Quand il a quelqu'un qui commence à s'intéresse à son stand, il le saisit quasiment et ne le lâche plus pendant une demi- heure, et il n'y a que lui qui parle pour ainsi dire. Bien sur un vendeur doit convaincre...

Le besoin de parler est vraiment très, très fort.

4 commentaires:

Acouphene a dit…

Oui j'ai d'ailleurs eu envie de parler avec toi hier...

Dominique a dit…

Les bavards sont un grand mystère pour le taiseux que je suis.

martine a dit…

oui le besoin de parler ou de se raconter est vraiment trés trés fort...
qu'y faire ? laisser faire et comprendre que c'est très important pour la personne ! admettre que c'est un besoin, l'accepter, et...
et sourire ....

Anonyme a dit…

Pas étonnant ces besoins de parler. Il n'y a plus d'oreilles pour écouter, même dans les salons déserts ..... C'était une belle expérience à vivre jusqu'au bout: se laisser porter par ce qui était là; accepter et accueillir ce flot de paroles.
Le besoin de commenter est aussi vraiment très très fort.... :-)
rosette