Démarrage ce matin avec l'ascension de l'Incudine, le plus haut sommet du sud de la Corse (2134 m). Sur la carte cela semblait tout près du refuge. En réalité je vais mettre 2 H 1/4 à grimper. Il y a des dalles où il faut mettre les mains. Suivant la pente, il faut faire très attention car le sac peut nous faire basculer en arrière, ce qui m'est déjà arrivé par ailleurs, rattrapé de justesse grâce aux bâtons. Ils me sont indispensables. Sans eux je n'y arriverais pas vu l'état de mes pieds. Mes orteils doivent prendre une position antalgique pour être le moins comprimés possible. Je ne peux utiliser mes jambes au potentiel normal.
Plusieurs personnes m'avaient dit au départ "Fais attention à toi!", y compris mon fils dont je sentais une certaine inquiétude et qui témoignait par là de son affection pour son père.
Arrivé au col, la vue est superbe. Il y a là quelques sacs, car beaucoup font l'ascension finale, une centaine de mètres plus haut pour vivre le sommet, et laissent leurs affaires pour ne pas se charger. Je ne la ferais pas, car ma priorité est d'avancer sans en faire de trop. Je regrette de plus en plus de ne pas avoir acheté de bonnes chaussures. C'est mon sujet intérieur, et je vis ce qu'il m'est possible maintenant.
Je discute avec un groupe de 4 jeunes sympas. Ils me parlent de l'étape classique qui est plus longue, mais fait gagner une journée en évitant le nouveau refuge. Je m'y engage, pensant qu'ils vont suivre. Au bout de dix minutes, je constate qu'ils sont partis dans l'autre sens. N'ayant pas le parcours indiqué sur le nouveau guide, je fais demi tour pour suivre le sentier prévu au départ. Faire attention...
Je vais particulièrement aimer le paysage magnifique de cette étape. On est sur une sorte de plateau d'altitude, avec des horizons dégagés dans toutes les directions. Des massifs au loin, mais des formes plus douces alentour, ce qui n'est pas si courant dans ce pays. C'est assez désertique, mais varié au niveau des vues. Deux heures après je vois encore l'Incudine, et peux ainsi mesurer le chemin parcouru. Le monde semble vaste. J'aime cette sensation.
Je rencontre un couple un peu perdu. Ils ont garé leur voiture en contrebas et font une ballade à la journée. Ils ont une carte hyper détaillée, et cherche une ruine indiquée sur leur carte mais pas sur la mienne. Je les recale sur le bon chemin car ils ne se situaient plus et avaient largement dépassé leur ruine.
Peu après le chemin emprunte une zone plus verte, avec un torrent et les premières pozzines. Ce sont des plaques d'herbe très drues qui ont besoin d'humidité à côté ou en dessous. C'est si bon après l'aridité.
Je retrouve les 4 jeunes, qui se sont arrêtés et tentent de se mettre à l'eau. Je fais pareil. Repos sur une plage d'herbe. On dirait un mini terrain de golf!
2 commentaires:
Quel calme..quelle sérénité ..dans ces paysages ..
N'est-ce pas?
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